Pour l'année 2017, en France, on compte 228.000* mariages civils et 50.0657** mariages catholiques. Le mariage chez les catholiques en France a ceci de spécifique qu'il compte parmi les sept sacrements. Or, sur son site internet, l'Église catholique distingue les mariages dont les deux conjoints sont catholiques de ceux dont l'un des conjoints est catholique. Quelles sont donc les règles pour se marier à l'Église ? Faut-il être pratiquant ? Pour quelles raisons se marie-t-on à l'Église ? Marie-Ségolène Boiron, du cabinet Raphaël, évoque la profondeur et la spécificité du mariage chrétien.
À 3,6 pour 1.000 en 2015*, le taux de nuptialité ne cesse de baisser. Comme le souligne Marie-Ségolène Boiron, "les gens qui se marient représentent une minorité de la population, le mariage religieux c'est une toute petite minorité". On considère qu'environ 40% des mariages civils passent par l'Église, rappelle la conseillère conjugale.
Beaucoup de mariages s'achèvent par un divorce : depuis 2014, le nombre a tendance à augmenter. "La rupture aujourd'hui de nombreux mariages amènent beaucoup de gens à dire finalement ce n'est pas la peine de se marier." Devant ce constat, le pape François invite au contraire les chrétiens à ne pas désespérer. Dans "Amoris laetitia", son exhortation apostolique sur l'amour dans la famille (2016) il explique que la réalité des séparations et des ruptures ne doit pas empêcher les chrétiens d'annoncer la bonne nouvelle du mariage chrétien. "Ce serait même un crime de renoncer à l'annoncer", soutient Marie-Ségolène Boiron.
Autre tendance frappante, on se marie plus tard au-delà de 30 ans en moyenne. Et bien souvent, le choix de l'engagement dans le mariage intervient alors que l'on déjà bâti un foyer, voire construit une famille. "Aujourd'hui les jeunes n'arrivent plus de la même manière au mariage chrétien, constate Marie-Ségolène Boiron, le mariage vient valider une vie commune depuis quelques années."
Deux ans, cinq ans, dix ans... Combien d'années de vie commune faut-il pour être sûr de son couple ? En effet, "il y a un désir de vérifier par la vie commune si le chemin du mariage est vraiment possible, chose qui ne se faisait pas avant". Et pour celle qui accompagne les couples, ce n'est pas dans le temps que l'on passe à vivre ensemble que l'on trouve la réponse à la question de savoir si on est destiné l'un à l'autre.
"Le mariage chrétien n'est pas une garantie de longévité, mais vivre ce sacrement de mariage au quotidien, beaucoup témoignent que c'est ça qui leur permet de durer, et d'approfondir et de déployer leur amour." Pour les catholiques, et surtout depuis la théologie du corps de Jean Paul II, on considère le mariage comme le "sacrement primordial".
Puisant dans la Genèse, le pape qui "a réhabilité le sacrement de mariage", a vu dans l'union d'Adam et Ève la première manifestation de l'alliance entre Dieu et les hommes. "Voir un homme et une femme qui s'aiment dans l'amour de Dieu, explique Marie-Ségolène Boiron, c'est voir de manière concrète une image de ce que peut être l'amour de Dieu pour les hommes."
* Source : Insee, 27/02/2018
** Source : Église catholique
Dans le souci de s’adresser au plus grand nombre et avec curiosité, Pauline de Torsiac sollicite théologiens et biblistes pour un échange enthousiaste sur les fondamentaux de la foi chrétienne.
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