"Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode !"
Méditation de l'évangile (Mc 8, 14-21) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Jésus, ma joie" par la communauté de Taizé
En ce temps-là,
les disciples avaient oublié d’emporter des pains ;
ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque.
Or Jésus leur faisait cette recommandation :
« Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens
et au levain d’Hérode ! »
Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains.
Jésus s’en rend compte et leur dit :
« Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains ?
Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ?
Vous avez le cœur endurci ?
Vous avez des yeux et vous ne voyez pas,
vous avez des oreilles et vous n’entendez pas !
Vous ne vous rappelez pas ?
Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes,
combien avez-vous ramassé
de paniers pleins de morceaux ? »
Ils lui répondirent :
« Douze.
– Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille,
combien avez-vous rempli de corbeilles
en ramassant les morceaux ? »
Ils lui répondirent :
« Sept. »
Il leur disait :
« Vous ne comprenez pas encore ? »
Source : AELF
Les disciples ont un problème : ils ne portent jamais leur attention où il faut, et cela les empêche de donner tout leur sens aux paroles de Jésus. Pire encore : il leur arrive d’être tellement préoccupés par leur petite personne qu’ils en deviennent incapables d’écouter ce que leur dit le Seigneur.
Ce matin, les voilà embarqués sur le lac avec Jésus. Le Maître profite de ce moment de calme, loin de la foule, dans un silence qu’on imagine seulement troublé par les clapotis des rames plongeant dans l’eau, pour leur donner un enseignement : Hérode et les Pharisiens distillent un poison, un mauvais levain qui empêche la pâte de monter comme il faut ; le bon levain, c’est le levain du Royaume, la Parole qui permet à Dieu de se manifester par des signes, dès maintenant, en attendant la fin des temps. Tout l’enseignement de Jésus est là : ouvrir les yeux et les oreilles pour voir les signes et entendre la Parole.
Mais les disciples, eux, ont d’autres préoccupations. Ils sont obnubilés par la perspective de manquer de pain, car ils ont oublié d’en emporter avec eux dans la barque. Ils n’ont même pas faim : ils ont peur d’avoir faim. Ils ont peur de manquer.
Du coup, ils sont incapables de prêter attention à ce que leur dit Jésus.
Comment nous guérir de la peur de manquer ? Comment éviter de tomber dans ce piège, qui pousse à l’égoïsme, au repli sur soi, à la fermeture des frontières et à la méfiance vis-à-vis de tout ce qui n’est pas nous ? Avons-nous assez de pain pour nourrir tout le monde, assez d’argent pour permettre à tous de vivre dignement ? La terre produit-elle suffisamment pour faire vivre tous ses habitants ?
Cette peur, nous dit Jésus, ne peut être guérie que par la découverte de l’infinie générosité de Dieu, qui multiplie les pains et les poissons ; et par la prise de conscience de notre propre générosité, qui nous rend capables, elle aussi, de partager à l’infini ce que nous avons.
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