La prière a deux rôles: raviver notre attente et renouveler notre merci. En ce temps de confinement, la prière nous aide à nous tourner vers l'espérance et la reconnaissance.
Depuis Taizé, nous retrouvons les auditeurs de RCF et ceux des radios partenaires. Voici quelques pistes de méditation pendant que la prière se poursuit maintenant par un moment de silence.
Le verset de la lettre aux Colossiens que nous venons d’entendre nous encourage à prier régulièrement et fréquemment. Il annonce aussi que la prière a deux rôles : raviver notre attente et renouveler notre merci.
Le veilleur reste debout pendant que tout le monde dort. La nuit, certains assurent la sécurité, d’autres sont de garde au service des urgences ou d’astreinte au standard téléphonique. Il s’agit toujours d’assurer une continuité, de rester disponible, réactif. La prière est une veille en Dieu. Nous suspendons nos activités ou pensées, pour accueillir Dieu qui ne cesse de se donner. Notre désir dispersé est peu à peu collecté et réorienté par l’espérance que Dieu a pour nous. Le silence est par excellence le moment de la veille.
La reconnaissance, elle, lie l’identification d’un don reçu et le merci qu’il suscite. Souvent nous devons nous frayer un chemin dans un environnement qui nous résiste, qui est parfois hostile et où règne la compétition. Pourtant, en nous, un merci cherche à se dire pour la vie reçue dès son origine, pour le monde, pour les autres. N’aspirons-nous pas aussi à ce que notre existence toute entière trouve son sens dans le don de nous-mêmes et devienne un merci ? La prière peut nous ré-accorder à cette note de reconnaissance. En nous, le souffle jaillit du fond de nos poumons, nous traverse, est exprimé, devient chant qui communique la jubilation.
Nous nous appuyons sur Jésus qui prie pour nous : "Je te prie Père pour qu’ils soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, afin que le monde croie…" (Jn 17, 22-23). La promesse qu’une unité est possible, avec Dieu et entre nous, nous anime. Chaque fois que nous cherchons à nous rendre disponible à la présence du Christ, nous constatons son absence sensible. Cette absence nous rappelle qu’il s’est donné pour nous et nous invite à le reconnaître une nouvelle fois, à accueillir réellement son don, à libérer notre gratitude et à nous laisser entraîner à sa suite. N’est-ce pas ce retournement que la prière nous permet de reprendre avec persévérance ?
La personne d’espérance du jour est Philippe de Marseille, responsable d’une PME dans le secteur du bâtiment. Après avoir contracté le virus, il est entré en quarantaine emportant avec lui dix cartons de dossiers à traiter.
Il nous écrit : "J'ai une douzaine de salariés mais je fais travailler de front parfois plus de 40 personnes avec les intérimaires et les artisans qui m'aident à absorber les pointes d'activités. La décision de tout arrêter a été imposée par la fermeture des chantiers et le fait que personnellement, je commençais à ressentir fièvre et premières courbatures. Actuellement, mon plus gros souci, c'est la trésorerie. Je crains de ne pas arriver à tenir le grand écart. Il n'y a plus une seule rentrée. Il me faut décaisser les indemnités de chômage partiel que je dois à mes employés. Et je ne sais pas comment ni quand les Caisses rembourseront l'entreprise.
Je garde le contact avec quelques employés en télétravail. Ils gèrent des missions que nous recevons de compagnies d'assurance pour des réparations après divers sinistres, dégât des eaux, incendie ou effraction. Avec les autres nous échangeons sur le meilleur statut à adopter : arrêt pour garde d'enfant, arrêt maladie, chômage partiel ou congés payés. A deux ou trois, nous avons réfléchi sur des problèmes au sein de l’entreprise. Cela m’a permis de découvrir d’autres facettes dans les personnalités. C’est très intéressant. Par ailleurs, quand certains ont appris que j'étais fatigué j'ai reçu des messages de soutien très chaleureux. Cela m’a profondément touché. C'est vraiment le côté le plus beau de la situation actuelle. Cela me donne une motivation de plus pour maintenir une activité professionnelle source de revenu pour les exécutants et de cotisations nécessaires au maintien de notre système de solidarité sociale."
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !