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"Quel malheur pour vous, pharisiens ! ..." (Lc 11, 42-46)

Un article rédigé par Pasteur Corinne Charriau (50529) - RCF,  - Modifié le 13 octobre 2021
Prière du matin"Quel malheur pour vous, pharisiens ! ..." (Lc 11, 42-46)

"Quel malheur pour vous, pharisiens ! Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous !"

Méditation de l'évangile (Lc 11, 42-46) par la pasteur Corinne Charriau

Chant final: "Je vous aime, ô mon Dieu" par la communauté de l'Emmanuel

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait :
    « Quel malheur pour vous, pharisiens,
parce que vous payez la dîme
sur toutes les plantes du jardin,
comme la menthe et la rue
et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu.
Ceci, il fallait l’observer,
sans abandonner cela.
    Quel malheur pour vous, pharisiens,
parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues,
et les salutations sur les places publiques.
    Quel malheur pour vous,
parce que vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas
et sur lesquels on marche sans le savoir. »

    Alors un docteur de la Loi prit la parole et lui dit :
« Maître, en parlant ainsi,
c’est nous aussi que tu insultes. »
    Jésus reprit :
« Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous,
parce que vous chargez les gens
de fardeaux impossibles à porter,
et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux
d’un seul doigt. »

Source : AELF

Méditation Pasteur Corinne Charriau

 Je vous le disais hier, nous avons débuté toute une série de paroles durs qu’oppose Jésus aux pharisiens et aux légistes. Hier, Jésus s’en est pris aux pharisiens, aujourd’hui il continue ses accusations à leur encontre.

Les pharisiens se trompent dans leurs priorités. Ce qui est devenu prioritaire pour eux c’est de s’acquitter de la dîme de biens consommables ! Jésus ne dit pas qu’il ne faut plus régler sa dîme, mais il leur reproche d’avoir mis à l’index, à la marge, la justice et l’amour de Dieu. Ce qui prime pour Jésus c’est la relation de communion avec le Dieu, juste et aimant. C’est cette dynamique qui viendra irriguer une éthique vis-à-vis des autres.

Jésus ne s’arrête pas là, il continue de fustiger les pharisiens parce qu’ils sont vaniteux et aiment être en vue dans les synagogues et les places publiques. Nous en revenons à l’éthique car aimer se mettre en avant, n’est-ce pas mettre les autres derrière ! Ils sont dans une recherche de satisfaction personnelle. Ils se pensent sains et purs et pourtant ils sont plutôt marqués par l’impureté, ils sont « comme des tombes » leur dit Jésus ! L’image est forte ! Jésus va très loin parce que ceux qui marchent sur eux n’ont pas conscience de marcher sur des tombes ! Autrement dit, les pharisiens entrainent les autres au péché.

Le tableau que fait Jésus est très noir et un scribe réagit car il se sent insulté par Jésus. Jésus s’en prend maintenant aux collectifs des scribes, cette élite religieuse qui prescrit beaucoup de règles à observer. Jésus dénonce leur comportement qui consiste non seulement à faire peser sur les autres les obligations rituelles et pratiques comme un fardeau mais, en ce qui les concerne, à ne pas s’engager même du bout d’un doigt ! Jésus pointe cette distorsion entre le dire et le faire.

C’est vrai que ce passage n’est pas évident à accueillir. Les propos de Jésus sont carrés, et cependant, nous pouvons l’accueillir comme une interpellation par rapport à nos priorités et ce jusque dans notre vie de foi, comme une interpellation à rechercher la cohérence entre nos dires et nos faires, nos dires et nos engagements, nos dires et le service de Dieu et des autres, notre dire de l’Evangile et notre pratique de l’Evangile.

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