Aristide d'Athènes, Irénée de Lyon, Ignace d'Antioche, Polycarpe de Smyrne... Par leurs écrits et leur témoignage de vie, les Pères de l'Église ont profondément marqué l'Église des premiers siècles. Quand ont-ils vécu ? Pourquoi les appelle-t-on 'Pères de l'Église' ? Réponses du théologien Bernard Meunier.
On appelle 'Pères de l'Église' les figures de l'Église ancienne, qui ont vécu aux premiers temps de l'Église, mais après les apôtres et l'époque du Nouveau Testament, qui est l'époque de la Révélation (qui se clôt avec la mort du dernier témoin occulaire de la vie de Jésus).
La période des Pères de l'Église s'étend de l'an 100 jusqu'à l'an 500, de manière schématique. Une époque de profonds bouleversements, où l'Église a beaucoup évolué. 'Au début il y a finalement très peu de choses de mises en place, il y a des communautés de croyants qui se retrouvent entre eux pour faire mémoire du Seigneur, le jour du Seigneur, où ils célèbrent l'eucharistie, et ils célèbrent Pâques chaque année.'
Ceux qui ont reçu le titre de Père de l'Église, au sens strict, c'est-à-dire au sens canonique, sont ceux que l'on considère comme 'nos pères dans la foi', ils nous ont permis de 'dire la foi chrétienne'. L'un des critères pour être désigné Père de l'Église c'est d'avoir laissé des écrits. Ce qui explique en partie pourquoi il n'y a pas, ou très peu, de Mères de l'Église : à cette époque l'illettrisme concernait plus les femmes que les hommes.
Le rôle des Pères de l'Église est fondateur : les Pères de l'Église ont 'donné forme au visage de l'Église que nous connaissons aujourd'hui', comme l'explique Bernard Meunier. En réfléchissant sur la foi, en lisant les textes du Nouveau Testament, voire en achevant de les mettre en forme, ils ont 'engendré' l'Église. Leurs travaux ont porté aussi bien sur les écritures saintes mais aussi sur l'organisation de l'Église et la structure des communautés, la liturgie, les mots de la foi... On leur doit 'b.a.-ba de la foi chrétienne'.
S'il y a très peu de Mères de l'Église, 'il y a quand même une ou deux exceptions, qui sont de très belles exceptions', dit Bernard Meunier. Par exemple, la bienheureuse Égérie, qui a laissé un 'Journal de voyage'. Signalons aussi Perpétue et Félicité, la première était une grande dame de l'artistocratie et l'autre une esclave, toutes deux ont été martyres chrétiennes d'Afrique romaine. On a conservé les actes de leur martyr qui témoignent de la profondeur de leur foi.
Parmi les Pères de l'Église, citons Ignace d'Antioche, évêque d'une grande communauté chrétienne au début du IIe siècle. Il a été arrêté comme chrétien et envoyé à Rome pour être exécuté. Durant le trajet d'Antioche à Rome, il a adressé des lettre à différentes communautés chrétiennes. 'Il nous donne un très beau témoignage de foi, en même temps il nous renseigne un peu sur l'état de la doctrine chrétienne... On est très frappé de voir sa foi en la divinité de Jésus, par exemple.'
Émission d'archive diffusée en janvier 2020
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