Dans une population qui se désacralise, les prêtres reçoivent des demandes de sacrements de la part de personnes éloignées de l’Église. Alors comment les prêtres doivent-ils recevoir ces demandes afin de donner un sens aux sacrements ? Réunis au Sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, 138 prêtres ont essayé de répondre à cette question.
Ils se disent pratiquants mais ne vont jamais à la messe. Dans un sondage Ifop de 2022, on apprend que 75 % des baptisés se déclarant catholiques pratiquants ne vont à l’église que pour les baptêmes, mariages et enterrements. C’est dans cette société de plus en plus désacralisée que les prêtres des six diocèses normands ont réfléchi à la chapelle Notre-Dame de Montligeon sur le sens des sacrements. Ils étaient 138 réunis du dimanche 19 novembre au mardi 21 novembre. Une session de formation initiée par le diocèse de Rouen. Le thème : accueillir les demandes sacramentelles aujourd’hui. Cinq conférences ont permis de nourrir les réflexions. Selon les prêtres, face à la diminution du nombre de fidèles, une part de plus en plus large de personnes éloignées de l’Église demandent à recevoir les sacrements. Alors comment les accueillir et les guider ?
« Des personnes viennent parce qu’ils veulent baptiser leur bébé sans forcément vouloir une éducation chrétienne derrière, explique le Père François Quillet, du diocèse de Bayeux et de Lisieux. La plupart des gens qui se marient n’ont pas l’habitude de l’Église mais souhaitent passer par ce chemin. Pour eux, cela rend leurs liens plus sacrés. » Les pasteurs sont en effet face à une problématique lorsqu’ils rencontrent des personnes venant demander un sacrement à l’Église. Ils sont frappés par l’écart entre le contenu imaginé de la demande et son objet réel, le sacrement.
Point d’entrée dans la vie chrétienne, les sacrements doivent permettre de s’y initier ou de la découvrir. Il y a donc un véritable chemin à parcourir pour le prêtre selon le Père Alexandre Gérault du diocèse de Rouen : « Pour arriver à nous retrouver sans nous renier dans ce que nous sommes et permettre que le Seigneur soit reconnu comme celui qui nous veut vivant et rayonnant de sa vie. »
Sont également amenés à participer aux célébrations des sacrements les proches des personnes sacrées. Des questions, remarques peuvent alors être présentées aux prêtres. Leur rôle est de rendre accessibles les fondements des sacrements au public éloigné de l’Église. « On accueille leur demande, on les fait progresser tout en respectant ce qu’ils désirent, souligne le Père Amen Ovoh, du diocèse de Séez. S’ils veulent découvrir un peu plus ce qui nous anime en tant que chrétien, oui on peut faire un chemin ensemble. »
Un chemin nécessaire à mesure que la société s’éloigne du Christ.
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