5 ans après l'incendie qui a dévasté Notre Dame de Paris, la Cathédrale a retrouvé les prières des fidèles Catholiques ce dimanche 8 décembre 2024. Pour la réouverture, ils sont venus du monde entier accompagner les évêques français. Mgr Yves Baumgarten, évêque du Diocèse du Puy était présent et témoigne de l'intensité spirituelle qu'il a ressenti pendant la cérémonie. Il répond aux questions de Stéphane Longin pour RCF Haute-Loire.
Père Baumgarten, comment avez-vous vécu cette cérémonie de réouverture ?
Comme un grand moment de communion de toute l'Eglise de France et au delà car il y avait des fidèles qui venaient de beaucoup plus loin. C'est un lieu chargé d'histoire et de symboles et cela était important de vivre cela avec le Diocèse de Paris mais aussi les autres évêques. J'ai aussi été frappé par la beauté du lieu évidement mais aussi par la beauté de la liturgie avec la consécration de l'Autel. C'était un moment très fort.
L'attente était grande. Et le risque était que la cérémonie soit plus un événement qu'un grand moment de prière. A vous entendre ce n'était pas le cas ?
Le Diocèse a très bien organisé les choses en dédiant des temps pour que tout le monde se retrouve dans ces cérémonies. Le samedi soir pour les politiques et peut être plus sensationnel. Mais ce dimanche (8 décembre) la Messe était une célébration magnifique en l'honneur du mystère Chrétien, le Christ que nous avons célébré tous ensemble dans la prière et au coeur de la beauté que nous voulons la plus grande possible pour honorer le Seigneur. Et puis ce lundi (9 décembre) une nouvelle célébration permettra aux prêtres du Diocèse de Paris de vivre un nouveau temps fort. Et enfin, de nombreux événements se dérouleront jusqu'au 8 juin 2025 (pour la fête de la Pentecôte) pour permettre à tous de venir profiter de Notre Dame de Paris. Il faut que chacun de ceux qui ont oeuvré pour la reconstruction et de ceux qui veulent simplement profiter des lieux soient accueillis dans les meilleures conditions.
L'impression qu'elle a été construite hier
A titre plus personnel, vous avez redécouvert Notre Dame de Paris. Avez-vous été marqué par cette "renaissance" ?
Il y a toujours un peu de nostalgie puisque je n'ai pas retrouvé la Cathédrale que j'avais découvert la première fois que j'y suis entré. C'est autre chose car nous la découvrons comme jamais personne ne l'avait vu. Elle a été rénové en seulement 5 ans alors qu'elle a été construite sur des siècles et que quand une partie était terminé les autres espaces étaient déjà anciens. Nous avons la chance de la voir comme elle avait été imaginée. Tout est beau, tout est neuf et c'est un magnifique lieu avec des chapelles remarquables et d'une grande beauté. Mais c'est vrai que c'est étrange car on a aussi l'impression qu'elle a été construite seulement hier.
Cette beauté n'est pas seulement le fruit du génie humain. Il y a aussi autre chose
Comment réagissez-vous à la vague d'émotion que la réouverture de Notre Dame de Paris suscite en France et dans le monde entier ?
Je me suis fais la réflexion que l'Eglise est parfois décriée ces dernières années. Mais dans les moments importants, quand elle a brulé ou pour cette réouverture on voit que tout le monde veut être là. Quelque soit la religion et sa croyance. Cela veut dire que l'Eglise a encore des choses à dire au monde. Ces siècles d'histoire et de foi parlent encore à nos contemporains. Peut être d'une manière différente de ce que nous aimerions, nous évêques. Mais il faut se saisir de cela. Cette beauté n'est pas seulement le fruit du génie humain. Il y a aussi autre chose. Cette foi qui transpire de ces murs. C'est aussi cette transcendance qui permet à tous de se surpasser, qui fait faire aux hommes des choses qui sont au delà de leurs capacités. C'est aussi ça qui parle au monde aujourd'hui !
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