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Saint Josémaria Escrivà de Balaguer

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 1 août 2023 - Modifié le 1 août 2023
A l'école des SaintsJosémaria Escriva de Balager

Pionnier de la sainteté dans la vie quotidienne, il a été un précurseur du Concile Vatican II. 

 

 

BalaguerBalaguer

Josémaria Escrivá de Balaguer est né en Espagne le 9 janvier 1902. Au cours de l’hiver 1917-18, un événement va marquer le jeune Josémaria. Pendant les vacances de Noël, alors que la ville est couverte d’une épaisse couche de neige, il remarque par terre les traces gelées de pieds sur la neige. Ce sont les pas d’un carme qui, malgré le froid et la neige, marche pieds nus. Josémaria se pose alors la question : 

 


Si d’autres font tant de sacrifices par amour de Dieu et du prochain, ne serais-je pas capable de lui offrir quelque chose ? 

 

 

Il confie plus tard que cet événement a été le début d’un cheminement intérieur : « Je commençai à pressentir l’Amour, explique-t-il, à me rendre compte que le cœur me demandait quelque chose de grand, qui relevait de l’ordre de l’amour. » Cet événement joue un grand rôle dans sa décision de devenir prêtre pour être le plus disponible possible pour accomplir la volonté divine. Le 28 mars 1925, Josémaria est ordonné prêtre pour le diocèse de Saragosse. En 1927, il est envoyé à Madrid pour préparer un doctorat en droit civil. C’est l’occasion pour lui d’entrer en contact avec des gens de tout bord : étudiants, artistes, ouvriers, intellectuels, prêtres. Il est passionné d’évangélisation, mais en même temps, il se met sans réserve au service des enfants, des malades et des pauvres des bidonvilles. À cette époque, Josémaria est favorisé de grâces spéciales qui vont le pousser davantage encore au service de la mission de l’Église pour le salut des âmes.

 

 

Sanctifier par l'humble vie quotidienne

 

 

Au cours d’une retraite en octobre 1928, le père Josémaria voit la mission que le Seigneur lui donne. Il utilisera toujours le verbe voir pour décrire l’expérience fondatrice de l’Opus Dei. Il s’agit de promouvoir dans l’Église un nouveau chemin de sainteté et d’apostolat à partir de la sanctification du travail ordinaire, au cœur du monde, sans changer son état de vie. En d’autres termes, le père Josémaria veut promouvoir chez les hommes et les femmes de tous les milieux sociaux, un engagement personnel à suivre le Christ, d’aimer le prochain, à rechercher de la sainteté dans la vie quotidienne. Ce programme est réellement nouveau dans l’Église de son temps. Le père Josémaria se rend bien compte que la réalisation de cette intuition sera l’œuvre de Dieu lui-même, Opus Dei signifie œuvre de Dieu. Il se donne alors sans compter tant dans la prière que dans le travail pour la réalisation de cette œuvre, devenant le premier à vivre l’intuition fondatrice : la sainteté dans le travail et la vie dans le monde.

 

Des gens commencent à être touchés par cette spiritualité nouvelle, en particulier des groupes d’étudiants puisque le père Josémaria est étudiant à l’université. Chez tous, le père éveille un élan sincère de servir leurs frères, en les faisant brûler du désir de mettre le Christ au cœur de toutes les activités humaines moyennant un travail sanctifié, sanctifiant et sanctificateur. Ce sera désormais la vocation des fidèles de l’Opus Dei : élever vers Dieu, à l’aide de la grâce, toutes les réalités créées, afin que le Christ règne en tous et en tout ; connaître Jésus-Christ ; le faire connaître ; le porter partout.
En 1936 éclate la terrible guerre civile d’Espagne animée par une grande violence antireligieuse. Cela n’empêche pas le père Josémaria de continuer son apostolat de façon héroïque, soutenus par la prière et la pénitence. 

 

 

Complémentarité des vocations au sein de l'Opus Dei

 

 

En 1943, au cours d’une messe, le père Josémaria reçoit une nouvelle inspiration : créer une société de prêtres au cœur de l’Opus Dei. C’est la naissance de la Société sacerdotale de la Sainte-Croix où les prêtres qui ont reçu leur vocation sacerdotale dans l’Opus Dei pourront être incardinés. Se dessine ainsi un autre trait du charisme de l’Opus Dei : la complémentarité des vocations, la complémentarité entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel, la complémentarité entre laïcs et prêtres dans la mission de l’Église. Le 25 juin 1944, trois ingénieurs reçoivent l’ordination sacerdotale et deviennent les premiers membres de la Société sacerdotale de la Sainte-Croix. Parmi eux se trouve Álvaro del Portillo, qui sera le successeur du père Josémaria à la tête de l’Opus Dei et sera, lui aussi, béatifié. 

 


À la fin de la guerre mondiale, l’Opus Dei commence à sortir des frontières de l’Espagne et à se répandre dans le monde entier. Cela correspond, selon le père Josémaria, à la volonté de  Jésus qui veut que son Œuvre ait, dès le premier instant, un cœur universel, catholique. Pour accompagner cette croissance mondiale, le père s’installe à Rome en 1946. Il espère obtenir la reconnaissance pontificale de l’Opus Dei. Le 24 février 1947, le pape Pie XII lui accorde le decretum laudis et, le 16 juin 1950, l’approbation définitive. Désormais, le siège central de l’Opus Dei se trouve à Rome pour manifester la communion de l’œuvre avec le successeur de Pierre et servir l’Église comme l’Église veut être servie. Les papes Pie XII et Jean XXIII manifestent leur soutien et Paul VI, en plein Concile Vatican II, écrit même au fondateur cette définition de l’Opus Dei : « Une expression vivante de la jeunesse pérenne de l’Église. » Cette période de la vie du père Josémaria est aussi marquée par toute une série d’épreuves : problèmes de santé, difficultés liées à la croissance de l’Œuvre. Mais tout cela n’enlève au père Josémaria ni sa joie ni sa bonne humeur. Il affirme : « Le monde est tout petit lorsque l’Amour est grand. »

 

 

Implication dans le Concile Vatican II

 

 

L’annonce du concile œcuménique met le père Josémaria dans la joie. Il demande à tous les membres de l’Œuvre de prier pour l’heureux aboutissement de cette grande initiative qu’est le concile œcuménique Vatican II. Pendant le concile, il rencontre de nombreux pères conciliaires et beaucoup d’experts. Nombreux sont ceux qui voient en lui un précurseur de Vatican II. En effet, l’appel universel à la sainteté, le travail comme moyen de sainteté et d’apostolat, pour ne citer que deux exemples, qui sont mis en avant par le Concile font partie des intuitions fondatrices du père Josémaria. Le 28 mars 1975, il célèbre son jubilé sacerdotal. Il affirme : « Au bout de ces cinquante ans, je suis comme un enfant qui balbutie ; je commence, je recommence dans ma lutte intérieure de chaque jour. Et ainsi, jusqu’à la fin des jours qu’il me reste à vivre : recommençant sans cesse. »

 

 

Décès et croissance de l'Oeuvre

 

 

Peu de temps après, le 26 juin 1975, à midi, le père Josémaria décède des suites d’un arrêt cardiaque. Il meurt dans son bureau alors qu’il est en train de travailler. Au moment de son entrée au ciel, l’Opus Dei est présent dans les cinq continents et compte plus de 60 000 fidèles, de 80 nationalités. Le père Josémaria Escrivá de Balaguer est béatifié par Jean-Paul II le 17 mai 1992 et canonisé le 6 octobre 2002.
Le père Josémaria est un pionnier de la sainteté laïque. Oui, on peut devenir un saint dans la vie quotidienne, dans le travail, dans la vie de famille. Pour cela, notre saint milite pour que les chrétiens aient une unité de vie, c’est-à-dire que leur vie ne soit pas saucissonnée en différentes zones indépendantes les unes des autres, mais bien plutôt que la vie chrétienne illumine, nourrisse et unisse tous les aspects de notre vie pour les tourner vers Dieu.
 

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