Le 24 mars, l’Église fête sainte Catherine de Suède, elle-même fille d’une sainte, sainte Brigitte de Suède.
Catherine naît donc en Suède en 1322 dans la famille royale. Son père est Ulf Gudmarson. Elle est la sixième enfant de sainte Brigitte qui en a eu 8. Brigitte l’élève dans l’exemple d’une vie sainte.
Catherine témoignera plus tard au procès de béatification de sa mère :
Je me rappelle comment maman me prenait avec elle ensemble avec mes sœurs, quand elle allait visiter les hôpitaux qu’elle avait fait construire, et elle y soignait, par ses propres mains, sans répulsion, les plaies et les blessures des malades.
C’était, en effet, le désir de Brigitte que ses enfants apprennent à servir le Seigneur dans les pauvres et les malades. Catherine grandit donc dans ce climat fortement imprégné de l’esprit de l’Évangile.
Quand son père et sa mère décident de partir en pèlerinage à Compostelle, elle est au couvent de cisterciennes de Riseberga et compte bien y rester toute sa vie. Mais, au retour de son pèlerinage, son père Ulf décide de la marier à l’âge de 12/13 ans à un noble suédois, Edgard Lydersson, qui est invalide. Catherine n’a d’autre choix que d’accepter. Elle soigne son mari handicapé et obtient de lui de conserver sa virginité. Avec lui, elle mène un style de vie monastique, fait de prières, de jeûnes et de pénitences.
En 1344, Ulf meurt. En 1346, Brigitte, sa mère, fonde le couvent de Vadstena et institue un ordre nouveau : l’Ordre du Saint-Sauveur. Les religieuses suivent la règle de saint Augustin. On les appelle aussi les « Brigittines ».
En 1349, Brigitte part pour Rome afin de participer au grand Jubilé de l’an 1350 et d’obtenir du pape la reconnaissance des Brigittines. Un peu plus tard, avec l’accord de son mari, Catherine rejoint sa mère à Rome. Pendant le voyage, elle apprend la mort d’Edgar.
Catherine décide de rester à Rome avec sa mère. Elles visitent les églises, servent les pauvres et les malades. Brigitte de Suède se bat conjointement à Catherine de Sienne, sa contemporaine, pour le retour des papes d’Avignon à Rome. Mais ce n’est que 6 ans après la mort de Brigitte, en 1377, que le pape Grégoire XI rentrera à Rome.
Catherine, sa fille, elle, doit se battre contre de nombreux prétendants qui la demandent en mariage. Catherine, une belle femme blonde scandinave, fait en effet des ravages à Rome, mais elle reste indéfectiblement attachée à son vœu de virginité. Un jour, un cerf vient la défendre contre les assauts trop assidus d’un jeune homme. C’est pourquoi sainte Catherine de Suède est souvent représentée accompagnée d’un cerf ou d’une biche.
Catherine et sa mère vivent dans une maison proche de Campo dei Fiori dans une grande pauvreté : elles partagent leur vie entre prière, activités d’évangélisation et de compassion pour les pauvres. Elles font aussi des pèlerinages, dont un en Terre Sainte en 1371 qui les marquent profondément.
Après plus de 20 ans passés ensemble à Rome, Brigitte meurt à Rome en juillet 1373. Avant de mourir, elle a demandé à Catherine de ramener sa dépouille mortelle en Suède, dans le monastère de Vadstena qu’elle a fondé.
Catherine réalise le souhait de sa mère, arrive à Vadstena et devient religieuse dans l’ordre fondé par sa mère. Elle en est élue l’abbesse peu de temps après. Cependant en 1375, à la demande du roi et des évêques suédois, Catherine repart pour Rome afin d’obtenir la reconnaissance de l’Ordre du Saint-Sauveur et la canonisation de sa mère.
Elle meurt à Rome le 24 mars 1381. Elle a pu obtenir en 1378 du pape Urbain VI la reconnaissance de l’Ordre du Saint-Sauveur fondé par sa mère.
Par contre, le procès de Brigitte de Suède est arrêté avec l’arrivée de la Réforme protestante. Cependant, elle est déclarée sainte en 1391 par le pape Boniface IX. En 1484, le pape Innocent VIII autorise le culte de sainte Catherine de Suède, aussi appelée Catherine de Vadstena, ce qui équivaut à une canonisation, ce qui nous donne un bel exemple de sainteté familiale, mère et fille réunies dans la gloire.
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