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Sainte Françoise Cabrini Sainte Marguerite d’Youville

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique,  - Modifié le 21 décembre 2021
A l'école des SaintsFrançoise-Xavier Cabrini, Marguerite d'Youville

Les deux premières saintes d'Amérique du Nord, fondatrices de congrégations et géantes de la charité

Sainte Françoise Cabrini Sainte Marguerite d’YouvilleSainte Françoise Cabrini Sainte Marguerite d’Youville

Sainte Françoise-Xavier Cabrini, première sainte des USA, fondatrice des Sœurs Missionnaires du Sacré-Cœur est fêtée le 22 décembre. Sainte Marguerite d’Youville, première sainte canadienne, fondatrice des Sœurs de la Charité de Montréal, aussi appelées « Sœurs Grises » est fêtée le 23 décembre.
 

Marie-Françoise Cabrini est née le 15 juillet 1850 dans la petite ville de Sant’Angelo Lodigiano près de Lodi, en Lombardie, dans le nord de l’Italie. Elle est la treizième enfant d’une famille d’agriculteurs.
Comme elle est de santé fragile, aucun institut ne l’accepte. Son évêque lui donne alors ce conseil étonnant :

Il n’y a pas de congrégation qui corresponde à votre désir. Fondez-en donc une !

Marie-Françoise prend l’évêque au mot. En 7 ans, la fondation est bien établie et reconnue par le pape Léon XIII. Sœur Marie-Françoise rêve d’envoyer des sœurs en Chine, mais Léon XIII n’est pas de cet avis. Il confirme l’appel déjà indiqué par Mgr Scalabrini :

N’allez pas à l’Est, lui dit-il, allez plutôt aux États-Unis vous occuper des milliers de migrants italiens qui débarquent dans ce pays. Votre Chine, ce seront les États-Unis !


Sainte Françoise Cabrini obéit au pape. Elle arrive en Amérique le 31 mars 1889.


Les débuts à New York sont difficiles. L’évêque, Mgr Corrigan, tente de la décourager : mieux vaut rentrer en Italie… et puis il n’y a pas d’argent ! Mais sœur Cabrini s’accroche. Elle argumente de la mission reçue du pape lui-même ! Elle trouve des donateurs et finalement les Sœurs Missionnaires du Sacré-Cœur connaissent outre Atlantique un essor prodigieux : elles bâtissent et gèrent des hôpitaux, des écoles, des orphelinats dans tout le pays : New York, Chicago, Philadelphie, Denver, Seattle et même en Californie. Sœur Françoise pousse jusqu’à Buenos Aires où il y a beaucoup d’immigrés italiens.
À chaque voyage en Europe, sœur Françoise ramène de nouvelles sœurs pour ses fondations. Elle n’épargne pas sa peine. « Ou aimer ou mourir ! », s’exclame-t-elle. Elle se dépense en d’innombrables voyages apostoliques. Elle meurt à 67 ans le 22 décembre 1917, à Chicago, en pleine mission apostolique. Son corps est transporté à New-York dans une maison de sa congrégation. 

Le 7 juillet 1946, le pape Pie XII la canonise, elle qui a servi fidèlement le Christ dans ses membres souffrants et abandonnés. 
Pie XII la nomme aussi patronne de tous les immigrants car elle a consacré sa vie à les servir.

 

Marguerite Dufrost de Lajemmerais est née à Varennes au Québec le 15 octobre 1701. A vingt ans, Marguerite est mariée à François d’Youville. Ce n’est pas un mariage heureux. Le mari, François, est volage, dépensier, adepte de la boisson. Il dilapide la fortune que sa jeune épouse a apporté dans sa dote. Il meurt après une courte maladie le 4 juillet 1730. Marguerite le soigne avec dévouement jusqu’à la fin. À sa mort, il laisse 5 enfants à sa femme enceinte du sixième. Mais de tous ces enfants, seuls deux garçons survivront. Tous deux deviendront prêtres.

Veuve, Marguerite a fort à faire. Elle doit s’occuper de l’éducation de ses enfants, rembourser les dettes laissées par son défunt mari. Pour subvenir à ses besoins, elle ouvre un petit commerce. Cela ne l’empêche pas d’assister à la messe quotidienne et d’avoir une vie de prière intense. Sa charité est édifiante. 


L’exemple de Marguerite attire. Ce sont les débuts des « sœurs grises », la congrégation des sœurs de la charité de Montréal.


La réputation est telle qu’en 1747, l'hôpital général des Frères Charron de Montréal complètement en ruine leur est confié.. Avec ses sœurs, Mère Marguerite relève le défi. Elles accueillent des pauvres de toutes sortes : orphelins, enfants abandonnés, malades, vieillards, infirmes. Très vite, la population appelle Marguerite « la mère des pauvres ». De 1756 à 1763, pendant la guerre de 7 ans qui opposent les anglais et les français en Canada, mère Marguerite soigne les blessés sans distinction. Il y a tellement de soldats anglais dans son hôpital qu’une aile entière leur est consacrée.
Elle doit assumer des dépenses énormes pendant toute sa vie pour faire vivre l’hôpital et les autres œuvres de sa jeune congrégation. Elle accueille tous les malades sans restriction. Pour subvenir à tous ces besoins, mère Marguerite a une confiance aveugle dans la Providence :


La Providence est admirable, elle a des ressorts incompréhensibles pour le soulagement de ses membres, elle pourvoit à tout, en elle est ma confiance. (17 octobre 1768)


Un événement montre que sa confiance en la Providence est réellement héroïque. Le 16 mai 1765, l’hôpital général part en fumée suite à un incendie. Mère d'Youville s’écrie comme Job :

Le Seigneur nous a tout ôté ; il n'est arrivé que ce que le Seigneur a voulu. Mes enfants, récitons le Te Deum à genoux pour remercier Dieu de la grande grâce qu'Il vient de nous accorder.


Immédiatement après l’incendie, Mère Maguerite se remet au travail. Grâce à la générosité des gens, elle rebâtit l’hôpital. La Providence, comme elle le fait souvent, est passée par la générosité des personnes touchées par le dévouement des sœurs grises.


Sainte Marguerite d’Youville meurt à l’âge de 70 ans dans son hôpital le 23 décembre 1771. Dans son testament, elle demande à ses sœurs de préserver à tout prix leur unité.
Elle est béatifiée le 3 mai 1959 par saint Jean XXIII et canonisée le 9 décembre 1990 par saint Jean-Paul II. Elle est la première sainte canonisée canadienne.

Sainte Marguerite d’Youville est modèle de confiance dans la Providence : la confiance obtient tout !
 

 

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