Jeune laïque stigmatisée, Gemma a offert sa vie en union avec Jésus sur la croix
Gemma Galgani est née le 12 mars 1878 à Borgo Nuovo di Camigliano, près de Lucques (Lucca en italien), en Toscane. Son père Henri est pharmacien. Gemma est la cinquième de huit enfants, dont plusieurs meurent en bas âge. Elle est baptisée le 13 mars 1878. Elle reçoit le nom de Gemma, ce qui signifie gemme, c’est-à-dire joyau, pierre précieuse. Un mois après le baptême, la famille s’installe à Lucques.
À l’âge de 7 ans, Gemma reçoit le sacrement de la confirmation, préparée par sa maman qui meurt quelques mois plus tard de la tuberculose. Le 19 juin 1887, à 9 ans, elle fait sa première communion. Elle fréquente l’école de jeunes filles fondée par Elena Guerra, l’Institution Sainte Zita. La bienheureuse Elena est une de ses professeurs. Gemma impressionne ses maîtresses par sa grande intelligence. Sœur Julie Sestini raconte : « Par son intelligence, elle se tenait au-dessus des autres... et elle aurait pu enseigner toutes ses compagnes. »
Elle est suivie par l’abbé Giovanni Volpi qui sera nommé évêque et qui est aussi le directeur spirituel d’Elena Guerra, celui-là même qui l’aidera à contacter Léon XIII. Soutenue par Mgr Volpi, Gemma obtient l’autorisation de se confesser et de communier souvent, ce qui est rare à l’époque. Elle peut communier trois fois par semaine. En 1894, son frère Gino, séminariste, meurt à son tour de la tuberculose. Il a 18 ans. Un choc pour Gemma.
Le 25 décembre 1896, elle fait un vœu privé de chasteté. L’année suivante, Henri Galgani meurt d’un cancer de la gorge. La famille Galgani se retrouve décimée, ruinée et réduite à une grande misère. Gemma, âgée de 17 ans, est accueillie par un oncle et une tante qui tiennent une petite quincaillerie à Camaiore. Gemma travaille dans le magasin au service des clients.
Le beauté exceptionnelle de Gemma suscite de nombreuses demandes en mariage. Elle éconduit tous ces amoureux puisqu’elle s’est donnée inconditionnellement à Dieu dans le secret. Finalement, elle retourne à Lucques où elle vit dans une grande pauvreté.
En 1898, Gemma tombe très gravement malade. Les symptômes sont nombreux et impressionnants : paralysie des jambes, mal de Pott (c’est-à-dire une tuberculose osseuse), tumeur au cerveau et otite purulente. Vous devinez que son état est désespéré ! Elle entame une neuvaine à sainte Marguerite-Marie Alacoque et au Sacré-Cœur de Jésus. Chaque jour de la neuvaine, elle reçoit l’aide providentielle du vénérable Gabriel de l’Addolorata, un jeune passioniste mort à 24 ans, qui lui apparaît tous les soirs pour prier avec elle pour sa guérison. Gemma n’a jamais entendu parler de Gabriel de l’Addolorata qui se manifeste à elle. À partir de ce moment, elle va entretenir une intimité spéciale avec les saints et en particulier avec Gabriel. La guérison tant attendue se produit le vendredi 3 mars 1899, à la fin de la neuvaine. Gemma a 21 ans.
Gemma peut reprendre une vie normale, enfin normale avec des grâces particulières étonnantes. Un matin par exemple, avant de partir à la messe qui est le cœur de sa journée, Gemma entend la voix de saint Gabriel : « Gemma, réjouis-toi, le Cœur de Jésus te veut toute entière à Lui… Laisse-lui faire ce qui lui plaira le plus de faire en toi. » Après la communion, c’est Jésus lui-même qui s’adresse à elle : « Viens, pauvre petite fille, lui dit-il, viens que je t’embrasse. Il y a si longtemps que je t’attends ; j’ai eu tellement de patience et j’ai tellement souffert pour toi… Moi seul, je veux être le Maître de ton cœur et de ses affections. »
Durant le mois mai 1899, Gemma fait une longue retraite chez les Visitandines. Elle désire être admise au postulat chez les sœurs, mais son évêque ne donne pas son accord. Clairement, le Seigneur a d’autres plans pour elle. En effet, peu de temps après cette retraite, le 8 juin, Gemma reçoit la grâce des stigmates, c’est-à-dire que son corps porte les marques sacrées de la Passion de Jésus. Ces stigmates apparaissent chaque jeudi soir vers 20 heures et disparaissent le vendredi à 15h.
Gemma fait l’impossible pour cacher ses stigmates. Elle met des gants, mais son comportement étrange et sa manière de marcher péniblement attirent vite l’attention. La vérité est découverte et Gemma devient l’objet de la curiosité des gens. Les médecins s’intéressent aussi à son cas. L’un d’entre eux, le docteur Pfanner, diagnostique de l’hystérie. Mais cela ne tient pas la route car tout le monde s’accorde à reconnaître que Gemma est une personne remarquablement équilibrée, paisible et calme, malgré l’épreuve des stigmates. Dans beaucoup de cas de stigmatisation, les médecins à court d’explications, ont imaginé tout justifier par l’hystérie – ce qui, d’une certaine manière, est l’aveu de leur incapacité à donner une explication scientifique à ce qu’ils observaient.
En juin toujours, Gemma participe à une mission donnée par les passionistes, la congrégation fondée par saint Paul de la Croix au XVIIIe siècle. Elle découvre que ces prêtres portent le même habit que son Gabriel de l’Addolorata. C’est ainsi qu’elle apprend qu’il est religieux passioniste. Jésus lui annonce : « Tu seras une fille de ma Passion, et une fille préférée. Un de ceux-ci sera ton Père. »
Avec l’apparition des stigmates chaque semaine, il faut trouver une solution pour soustraire Gemma à la curiosité des fidèles et aussi prendre soin d’elle. Mgr Volpi demande à la famille Giannini d’accueillir Gemma chez eux. Les Giannini ont déjà 11 enfants, mais ils accueillent Gemma généreusement. Dans cette grande famille, vit aussi la tante, Cecilia Giannini. Elle devient la grande amie et le soutien de Gemma. C’est elle qui va être chargée par le directeur spirituel de prendre des notes sur tous les événements de la vie Gemma pour les lui transmettre. Ceci est bien nécessaire. En effet, Gemma a une vie mystique intense. Mgr Volpi lui demande aussi de rédiger son Journal. Avec les notes de Cecilia et le journal de Gemma, nous avons pas mal d’informations sur la vie spirituelle de la jeune stigmatisée.
En septembre 1900, Gemma rencontre le père Germano, passioniste. Il devient son directeur spirituel comme l’avait annoncé Jésus. À cette époque, le père Germano habite à Rome. Il y a donc un intense échange de lettres entre Gemma et lui, aidé par Cecilia Giannini.
À partir de 1902, Gemma retombe malade. C’est une tuberculose contagieuse qui l’oblige à quitter la famille Giannini pour habiter dans une petite maison proche. Elle meurt le samedi saint, le 11 avril 1903, à l’âge de 25 ans.
Elle est canonisée en 1940 par le pape Pie XII.
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