« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
Méditation par le Père Sébastien Antoni
Chant Final : "Seigneur, à qui irions-nous ?" par Michel Wackenheim, Chœur Cantemus Domino · Gérard Schultz
En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Source : AELF
"Cette parole est dure ! Qui peut l'écouter ?" Ah ben oui ! Cette parole est dure ! Ils ont raison ! L’Évangile n’est pas un conte pour enfant avec une happy end à l'américaine… La résurrection n’est pas une happy end ; regardez tout autour de vous combien le monde et nous parfois nous résistons avant d’y croire. Oui, cette parole, cet Évangile avant d’être une possible bonne nouvelle est une certaine parole difficile et dure ! Car l'effort que Jésus demande ne concerne pas une capacité qui s'apprend avec le temps, mais c'est un don que l'on reçoit uniquement de Dieu. Sans la foi, ce que Jésus dit reste difficile à comprendre et à vivre. La foi est une expérience de toute la personne et non seulement de la tête. Un enfant comprend la valeur de l'étreinte de sa mère seulement longtemps après l'avoir vécue, mais cette étreinte était vraie même lorsque sa tête ne pouvait pas la comprendre pleinement. Il la comprenait par intuition, par cœur, par le corps, et puis un jour aussi à travers la tête, mais il ne dira jamais que l'étreinte est seulement ce qu'il a dans sa tête, c'est bien plus que ça. Il en va de même pour la foi, mais très souvent nous nous éloignons simplement parce que nous ne pouvons pas tout contrôler immédiatement avec notre tête. Croire signifie avoir l'humilité et le réalisme de Pierre qui, interrogé par Jésus avec les autres, répond ainsi : « Seigneur, à qui irions-nous ? Seigneur, nous ne comprenons pas toujours tout, mais au fond, nous savons qu'il vaut mieux rester. Un jour, nous comprendrons. Mais tout cela ne simplifie pas les choses, au contraire… elle les complique inévitablement. Oser la foi, c’est répondre de son lieu à cette question : "Es-tu prêt à rester même devant ce que tu ne peux pas contrôler pleinement à suivre Jésus ?" On peut partir, s’enfuir, ou on peut rester à la manière de Pierre, avec la seule motivation qu'au fond, ce n'est pas une bonne idée de quitter ce qui nous a fait vivre l'expérience de la vie comme quelque chose de vraiment vivant. Parce que la vie éternelle n'est pas seulement la vie qui ne finit pas, mais la vie vivante que nous recherchons tous. Le choix est entre ce qui satisfait immédiatement et ce qui sauve pour toujours.
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