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"Ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu'elle..." (Lc 7, 36-50)

Un article rédigé par Bernard Devert (50596) - RCF,  - Modifié le 29 septembre 2021
Prière du matin"Ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés..." (Lc 7, 36-50)

"Ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour"

Méditation de l'évangile  (Lc 7, 36-50) par le père Bernard DEVERT

Chant final: "je veux n'être qu'à toi" par le groupe EXO

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui.
Jésus entra chez lui et prit place à table.
    Survint une femme de la ville, une pécheresse.
Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien,
elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum.
    Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds,
et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus.
Elle les essuyait avec ses cheveux,
les couvrait de baisers
et répandait sur eux le parfum.

    En voyant cela,
le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même :
« Si cet homme était prophète,
il saurait qui est cette femme qui le touche,
et ce qu’elle est : une pécheresse. »
    Jésus, prenant la parole, lui dit :
« Simon, j’ai quelque chose à te dire.
– Parle, Maître. »
    Jésus reprit :
« Un créancier avait deux débiteurs ;
le premier lui devait cinq cents pièces d’argent,
l’autre cinquante.
    Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser,
il en fit grâce à tous deux.
Lequel des deux l’aimera davantage ? »
    Simon répondit :
« Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce
de la plus grande dette.
– Tu as raison », lui dit Jésus.
    Il se tourna vers la femme et dit à Simon :
« Tu vois cette femme ?
Je suis entré dans ta maison,
et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ;
elle, elle les a mouillés de ses larmes
et essuyés avec ses cheveux.
    Tu ne m’as pas embrassé ;
elle, depuis qu’elle est entrée,
n’a pas cessé d’embrasser mes pieds.
    Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ;
elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.
    Voilà pourquoi je te le dis :
ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés,
puisqu’elle a montré beaucoup d’amour.
Mais celui à qui on pardonne peu
montre peu d’amour. »
    Il dit alors à la femme :
« Tes péchés sont pardonnés. »
    Les convives se mirent à dire en eux-mêmes :
« Qui est cet homme,
qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
    Jésus dit alors à la femme :
« Ta foi t’a sauvée.
Va en paix ! »

Source : AELF

Méditation Père Bernard Devert

L’Evangile de ce jour est une invitation à laquelle Jésus répond ; Il attend aussi la nôtre et sans doute, ne manquera-t-il pas de nous dire, comme Il l’a exprimé à celui qui le reçoit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire ».

« Parle, Maître ».

Nous avons entendu le dialogue qui s’ensuit. Cette femme ne trouve pas grâce auprès de son hôte, la considérant comme une pécheresse. Ses gestes d’affection lui semblent déplacés par rapport à Jésus.

Jésus risque une parole à l’adresse de cette femme : « Tes péchés sont pardonnés ». Soudain, elle est celle qui est la plus pure de tous. Au lieu de se laisser habiter par une parole qui résonne dans le cœur, chacun se met dans son enfer à raisonner : qui est-il cet homme qui se permet une telle parole. Dieu seul peut pardonner.

Ce matin, je vous propose ces quelques mots qui me furent partagés dont j’ai gardé la mémoire : s’il t’est donné de voir l’image de toi-même, n’aie peur de ta blessure blême, car il te suffit d’offrir la vérité de toi-même pour recevoir la tendresse du Père.

Cette tendresse est là, merveilleusement offerte. Dieu, pour être infiniment prodigue, opère des prodiges, invitant ses enfants à pardonner comme Il pardonne. Ce « comme » traduit l’immensité de la confiance qui nous est faite et le respect que le Seigneur témoigne à chacun.

Simon, j’ai quelque chose à te dire. Tous, frères et sœurs de Simon, veut aussi de la même façon nous parler.

L’actualité nous a conduits ces dernières semaines à mieux connaître ces drames qui se passaient à Marseille de par cette économie souterraine des stupéfiants qui banalise le mal sans que cela stupéfie grand monde, d’où ce message de l’Archevêque, Jean-Marc Aveline, qui dit que rien ne sert de s’émerveiller devant la beauté de la nature si on ne sait pas s’indigner quand une vie humaine est bafouée.

Simon s’indignait que cette femme se mette au pied de Jésus, ne comprenant pas qu’elle puisse aimer et être aimée. Il la condamne, ne parvenant pas à voir dans cette femme ce qui est grand en elle. Alors, pour que plus personne ne puisse s’offusquer, le Seigneur ose la parole libérante et infiniment aimante du pardon.

Le par-don est le don plénier de l’amour.

L’heure est ce passage – là encore une pâque ‑ de la disgrâce à la grâce, de la morale à la mystique.

Simon était enfermé dans la loi, le permis et le défendu. Voici que le Seigneur le fait entrer dans un monde nouveau, celui où, par le don de l’amour, il fait du neuf avec le risque de l’étonnement, mais aussi celui de l’émerveillement.

Jésus vient nous dire ce matin : acceptes-tu de te laisser émerveiller pour consentir à être pardonné pour vivre de cette mystique, c’est-à-dire de cette grâce.

Péguy à ces mots si justes : « Tout commence en mystique et finit en politique ».

Les artistes savent que tout commence et finit par la mystique, cette grâce d’entreprendre ne peut se poursuivre que pour comprendre que c’est en remettant chaque jour l’ouvrage sur le métier, en commençant, recommençant, que s’éveille un jour la perfection de l’œuvre.

Seigneur, merci ce matin de nous parler, comme tu nous parles. Si tu ne supportes pas le péché, tu nous portes pour, chaque jour, nous en éloigner. Alors, oui, tout est grâce.

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