"Si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même"
Méditation de l'évangile (Jn 13, 16-20) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "En Jésus seul" par Hélène Goussebayle
Après avoir lavé les pieds de ses disciples,
Jésus parla ainsi :
« Amen, amen, je vous le dis :
un serviteur n’est pas plus grand que son maître,
ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie.
Sachant cela, heureux êtes-vous,
si vous le faites.
Ce n’est pas de vous tous que je parle.
Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis,
mais il faut que s’accomplisse l’Écriture :
Celui qui mange le pain avec moi
m’a frappé du talon.
Je vous dis ces choses dès maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ;
ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez que moi, JE SUIS.
Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ;
et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. »
Source : AELF
Quelques semaines sont passées depuis le triduum pascal et la méditation des événements de la Passion, c’était un jeudi, souvenez-vous… souvenez-vous particulièrement de la question lancée par Jésus lors de son dernier repas le soir de la cène. Cette question, il nous la murmure aujourd’hui « "Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?" » Pointons l’événement qui rassemble sans doute toute la trajectoire des événements des 3 jours saints. Le lavement des pieds. Ce lavement des pieds dont nous nous souvenons une fois par an… l’avons-nous compris ? En avons-nous saisi toute la puissance ? La portée de geste étonnant est celle que Jésus souligne dans ce passage d’évangile aujourd’hui : "C'est un exemple que je vous ai donné; ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi!"…. Cet exemple le suivons-nous ? Quotidiennement ? L’Eglise a associé dans sa sagesse cette scène du lavement des pieds au soir de l’institution de l’eucharistie. L’enclin facile est parfois pour les croyants de tout miser sur l’eucharistie… que certains reçoivent avec des précautions remarquables, sans la toucher, à genoux uniquement, sur la langue seulement, jamais sans être confessé, …. C’est sans doute louable cette interprétation du respect… et très bien s’il est vécu en cohérence avec le tout de l’évangile car… quelque chose manquerait si cet abord à la seule eucharistie corps du Christ était déconnectée du geste du lavement du pied du frère… En substance il n’y a rien de mal à se mettre à genoux devant l’hostie consacrée si le geste est authentifié par l’agenouillement devant le frère que je sers… la sœur, même le traitre, le lâche, celui et celle qui selon des critères humains de le mériterait pas… Comme l’exemple de Jésus au soir de la cène livrant son corps et son sang tout en lavant aussi les pieds des 12 poltrons qui le lâcheront, le trahiront quelques heureux seulement après le banquet…
Ainsi tous les gestes, les plus respectueux pour l’eucharistie sont-ils bancals s’ils sont déconnectés du service concret du frère. Se mettre a genoux devant l’eucharistie sans s’agenouiller avec le même empressement devant son frère à servir, réduit la dévotion à de la politesse… À la suite de Jésus, on ne peut se contenter d'un vague souvenir de ce qu'il a vécu. Il faut entrer dans sa pensée et refaire ses gestes jusqu'à y passer tout entier/e. C'est cela le bonheur pour ceux qui aiment. Passer à côté de cet exemple du Seigneur, Jésus y insiste, c'est décevoir son choix, c'est profiter de son amitié pour la trahir : "Celui qui mangeait le pain avec moi, contre moi a levé le talon", dit Jésus en citant le Psaume 41. L’avons-nous compris ?
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