L'être humain n'est pas pur esprit. Nous sommes d'une condition corporelle qui se double d'une âme, incarnée dans notre chair. Aussi, lors de la liturgie, chaque geste effectué nourrit notre âme, par le réveil du corps. Le Christ, acteur principal de la messe, a lui-même posé des gestes : lorsque nous effectuons ceux qui nous sont dévolus, nous recevons le salut de Dieu dans tout notre être.
À l'église, plusieurs moments marquent le passage d'une attitude spirituelle à une autre. Lorsque les fidèles se lèvent, ils rendent honneur à celui qui entre en cette demeure. Le chant, en commun, unit les présents. La procession du prêtre jusqu'à l'autel signifie quant à elle la marche du peuple de Dieu vers le royaume. L'assemblée s'offre au Père par ce déplacement.
Les gestes de la liturgie ont été codifiés au cours des siècles par l'Eglise, mais leur longévité est assez impressionnante. Nous faisons le signe de croix depuis 2000 ans...
Le signe de la croix est doté d'une multiplicité de significations. Il est joint à une parole : "au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit". Cette parole dit la Trinité, et, jointe au geste, l'ensemble marque les mystères de l'amour éternel. Le signe reconnaît implicitement que ce mystère d'amour va nous saisir tout entier, corps et âme. On signe son propre corps, à la manière d'un document officiel !
On retrouve ce signe au moment de la proclamation de l'Evangile, sur le front, les lèvres, le coeur. La parole de Dieu pénètre ainsi en notre esprit, se traduit par notre parole, et entre dans nos coeurs : on la reçoit dans tout notre être.
Debout, le fidèle témoigne de la position du ressuscité, relevé. Il marque aussi le fait d'être prêt à partir à la suite de Jésus, le suivre sur le chemin de la foi.
Assis, nous sommes dans l'écoute attentive, disponibles et prêts à recevoir la parole du Christ. La posture assise, autrefois, était plutôt dévolue à celui qui enseignait, qui présidait (la cathèdre!), l'évêque prêchait assis, les fidèles se tenaient debout. Aujourd'hui, les postures se sont inversées.
La réception du corps et du sang du Christ se fait à la suite de deux processions. La première est celle de l'apport des offrandes : elle symbolise l'apport de nos propres vies, en communion avec le pain et le vin, que nous donnons à Dieu.
Ensuite, les fidèles se rendent eux-mêmes à la communion : on se rend, ensemble, à cet acte qui n'est pas individuel. Cela exprime aussi un déplacement intérieur, semblable à la spiritualité du pèlerinage : la marche témoigne de la conversion de notre âme.
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