Souccot est la suite d'un long mois de fêtes, un enchaînement d'émotions spirituelles, fortes et structurantes. Ainsi, Roch hachana, jour du Jugement, ou Yom Kippour, le grand Pardon, précèdent Souccot, qui est le temps de la joie après l'introspection.
Cette cabane, on la construit dans son jardin, dans sa cour. Si les matériaux dévolus à la construction du mur sont à notre convenance, le toit doit être d'origine végétale, détaché du sol. On y mange, on y étudie, on y dort. Cette pratique renvoie à la condition humaine, fragile, dans l'humilité et la simplicité.
Pour autant, cette cabane protège ses habitants. Ainsi, l'on fait l'expérience du sentiment de providence, de la protection. La cabane est un lieu de sainteté, on y surveille ses actes et son langage. Il s'agit d'un lieu supérieur à la maison, moins solide certes, mais moins profane.
Le terme des "cabanes" fait son apparition lorsque Dieu accorde sa protection au peuple fuyant l'Egypte. Les "nuées" enveloppent la multitude itinérante qui traverse le désert.
Aussi, cette cabane sommaire, faite de branchages, symbolise l'importance d'être entouré par Dieu. On se déleste des choses matérielles pour recevoir, et se rendre compte que l'on n'est pas en danger.
Chaque soir de Souccot, on reçoit des "invités". Abraham, Isaac, Jacob, David... à mesure que la fête se déploie, chaque soir, le croyant entre en communion avec une figure. Cela l'inscrit dans la lignée des bâtisseurs : ces figures combinées entre elles ont fait l'âme d'Israël.
Pendant Souccot se tient également le rituel des "quatre espèces". Reliés ensemble, une branche de palmier-dattier, trois de myrthe, deux branches de saule et un cédrat sont secoués pour signifier que Dieu est partout. Chaque espèce renvoie à une partie du corps : le palmier-dattier à la colonne vertébrale, le cédrat au coeur, le saule à la bouche... Ce sont les éléments de notre structure qui ont besoin d'être rassemblés, formant ainsi l'unité de l'être.
De plus, se combinent également certaines plantes ayant, pour les unes, de bonnes odeurs, d'autres, de bonnes saveurs. Ces attributs renvoient à l'action et au savoir, en combinaisons. Ces associations symbolisent le fait que la masse ne s'élève que si les déficiences des uns sont comblées par les qualités des autres : seul, on est lacunaire. On trouve en l'autre ce que l'on n'a pas en nous. Là est proclamée la diversité de la masse, enrichissante.
Le dernier jour de la fête de Souccot est appelé le "huitième de clôture". C'est là un jour sans commandement, sans rite. Plus besoin d'accessoire pour être en intimité avec le créateur : Dieu, ce jour, est l'invité.
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