A Corbie près d’Amiens, sainte Colette est fêtée tous les ans pendant une semaine entière. Portrait d’une sainte picarde du Moyen-Âge, dont l’action réformatrice et la prière ont marqué l’époque.
Si Colette n’est pas aussi connue que sa contemporaine Jeanne d’Arc, elle n’en est pas moins une figure locale d’importance, à en croire les nombreux lieux qui portent son nom à Corbie, petite cité picarde à 15 min d’Amiens. Nichée à flanc de colline dominant des marais, Corbie a rayonné pendant des siècles en Europe par sa monumentale abbaye. Fondée vers 660 par sainte Bathilde et accueillant jusqu’à 300 moines cisterciens, l’abbaye de Corbie fût notamment célèbre pour avoir vu naître l’écriture dite “minuscule caroline” à la fin du VIIIe siècle.
Née à Corbie en 1381, la vie de Colette est marquée dès son début par un événement miraculeux: ses parents, déjà âgés et n’ayant pas eu d’enfants, s’étaient rendus en pèlerinage en Lorraine pour demander l’intercession de saint Nicolas dans leur désir d’enfant. Une petite Nicolette, dite Colette, naquit à leur retour, ainsi prénommée en l'honneur de saint Nicolas. Attirée très jeune par la foi, Colette assistait déjà enfant aux offices du monastère en cachette.
A 18 ans, au décès de ses parents, Colette souhaite se consacrer à Dieu dans la vie religieuse. Elle fait alors plusieurs essais dans différents ordres. Ne trouvant pas de monastère répondant à son désir de pauvreté et de radicalité dans la vie monastique, Colette choisit de vivre recluse à Corbie, dépendant de la générosité des habitants de la ville pour se nourrir. Mais très vite, elle reçoit des visions mystiques lui enjoignant de réformer la famille franciscaine. Sortant alors de sa réclusion, Colette se rend à Nice pour voir le Pape qui s’y trouve et lui demande l’autorisation de mener cette œuvre réformatrice.
Dès lors, Colette arpente la France et l’Europe pour réformer la branche féminine des ordres franciscains, les clarisses. Elle fonde également quelques monastères, et rencontre de nombreux responsables politiques de l’époque. L’époque est extrêmement troublée : l’Europe, tout juste sortie des grandes épidémies de peste noire, se déchire dans une interminable Guerre de Cent Ans. Il y a deux, voire trois papes à la tête de l’Eglise. Mais le zèle de Colette ne recule pas. Si elle est en contact avec tous les responsables politiques et religieux de son temps, elle ne prend pas partie, se bornant à donner des conseils et à prier pour le retour de la paix.
Colette décède en 1447 à Gand, en Belgique actuelle. Très vite, les miracles se multiplient, des conversions se produisent à Gand, mais aussi dans les lieux que Colette a fréquentés. Béatifiée en 1625 puis canonisée en 1807, le culte de sainte Colette se développe. Suite à plusieurs témoignages de retours à la vie, la tradition populaire attribue à sainte Colette une intercession particulière sur les questions liées à la vie. Aujourd’hui, sainte Colette est souvent invoquée par les couples en espérance d’enfant en raison des circonstances miraculeuses de sa naissance. Sa fête le 6 mars donne lieu à une semaine de festivités à Corbie, sur le principe des prières de neuvaine.
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