"Ton Père qui voit dans le secret te le rendra"
Méditation de l'évangile (Mt 6,1-6.16-18) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Rends-nous la joie d'être sauvés" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes
quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire-toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. »
Source : AELF
En parlant des trois activités nommées dans cette page d’évangile, l’aumône, la prière et le jeûne, Jésus centre son propos sur une déviance commune : faire cela pour la galerie, pour se faire voir, pour se mettre en valeur. Et il dénonce ce type de comportement.
Chacune fait partie des obligations des Juifs religieux. Il y a des pauvres en Israël ; il faut répondre à leurs appels avec générosité : « Ne refuse pas un bienfait à qui tu le dois quand ce geste est à ta portée », peut-on lire dans le livre des Proverbes (3, 27). On peut lire dans le même livre à propos de la prière : « Le Seigneur est loin des méchants, mais il écoute la prière des justes » (15, 29). Quant au jeûne, il fait partie des obligations de la fête annuelle de Kippur, fête des expiations, célébrée le dix du septième mois, à l’automne.
Nous avons là trois piliers importants de la piété juive, mais le Premier Testament ne les rapproche pas. Il semble que Jésus ait été le premier à le faire. Les Eglises chrétiennes ont conservé cette trilogie, et en ont fait les piliers du temps préparatoire à la fête de Pâques, le Carême. C’est pourquoi on lit ce passage de Matthieu le mercredi des Cendres. Pendant ces quarante jours, nous sommes invités à mener une vie religieuse plus intense.
Le risque aujourd’hui n’est pas tant de jeûner ou de faire l’aumône pour se faire voir, mais de le faire de façon trop formelle. Dieu pose la question dans le livre d’Isaïe : « Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés ? » (Is 58, 6).
Les rites sont vains s’ils ne s’accompagnent pas d’une charité active. Vivons un beau carême.
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