"Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce"
Méditation de l'évangile (Mt 22, 1-14) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Le roi du ciel nous invite aux noces" par l'ensemble vocal CAPELLA SYLVANENSIS
En ce temps-là,
Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux anciens du peuple,
et il leur dit en paraboles :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
“Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.”
Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs :
“Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.”
Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour examiner les convives,
et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
Il lui dit :
“Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?”
L’autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs :
“Jetez-le, pieds et poings liés,
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”
Car beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus. »
Source : AELF
Quoi de plus superficiel en apparence que le soin mis à porter le bon vêtement pour la bonne circonstance ? Et en même temps, quoi de plus important que ce vêtement, dans ce qu’il donne à voir de nous-mêmes et de l’intérêt que nous portons -ou pas- à la circonstance qui nous a fait le revêtir ?
Tel est le sujet de la parabole de ce matin, qui nous montre un homme qui a été invité à des noces par un roi à la fois généreux et exigeant, et qui néglige de porter le vêtement qui convient pour un tel événement.
Cette histoire commence comme un mauvais rêve : elle met en scène la violence avec laquelle le roi punit ceux qui ont osé s’attaquer à ses messagers. Elle se prolonge dans un cauchemar : voilà l’homme mal vêtu jeté dehors et condamné au supplice.
Une telle violence renvoie sans doute au vécu des premières communautés de disciples, celles pour qui écrit Matthieu, elles qui se pensaient en toute bonne foi envoyées par Dieu lui-même pour inviter le peuple élu à entrer dans la joie du Royaume. Depuis le Déluge, la Bible est coutumière de ces expressions de la colère divine, dont nous mesurons aujourd’hui le caractère trop humain mais qui nous font prendre conscience du décalage qui existe entre l’immense générosité de Dieu, qui rassemble dans un même amour les mauvais et les bons, et la mesquinerie des humains.
Ne cherchons pas dans tout cela la logique d’une histoire vraie, ni même vraisemblable. Nous sommes dans l’univers de l’allégorie : le roi, c’est Dieu ; les noces, c’est son royaume, la création renouvelée dans laquelle il invite largement à entrer. On comprend alors tout le sens que revêt pour lui le port du vêtement : ce n’est pas tout d’être admis dans la salle du banquet, d’entrer dans le Royaume, encore faut-il en accepter les codes et vivre selon sa loi. Ne nous contentons pas de nous émerveiller de la générosité de Dieu, comprenons qu’elle nous appelle à vivre dans la cohérence avec l’invitation que nous avons acceptée.
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