"Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce" (Mt 22, 1-14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux anciens du peuple,
et il leur dit en paraboles :
    « Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
    Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
    Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
“Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.”
    Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
    les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
    Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
    Alors il dit à ses serviteurs :
“Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
    Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.”
    Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.

    Le roi entra pour examiner les convives,
et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
    Il lui dit :
“Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?”
L’autre garda le silence.
    Alors le roi dit aux serviteurs :
“Jetez-le, pieds et poings liés,
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”

    Car beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus. »

Source : AELF

Méditation Père Michel Quesnel

Entre la parabole entendue hier et celle d’aujourd’hui, des événements importants se sont produits. Jésus est entré solennellement à Jérusalem, il a chassé les vendeurs du Temple, il a été pris à parti par des grands prêtres et des anciens. L’atmosphère est beaucoup plus tendue.

Les premiers invités qui refusent de venir au banquet représentent les Juifs fermés au message du Christ. Le roi les châtie et incendie leur ville. Les destinataires de l’évangile selon Matthieu, écrit autour de l’année 85 de notre ère, font immédiatement le rapprochement avec la chute et l’incendie de Jérusalem, en l’an 70.

Ce sont alors des païens qui remplacent les premiers invités, et la salle de noces est remplie de convives. Il ne suffit pourtant pas d’être présent pour être bien traité. Le convive qui n’a pas revêtu le vêtement de noce est, lui aussi, châtié par le roi. Ne pensons pas qu’il n’avait de quoi se le payer. Les notables en prêtaient volontiers à des personnes démunies. Non : il n’a pas les dispositions intérieures correspondant au lieu où il se trouve. Il est alors jeté dehors. 

L’atmosphère est tragique, le ton est rude. Les Juifs incrédules sont châtiés ; le païen qui n’a pas pris les moyens de faire partie des élus est châtié également.

Les chrétiens qui lisent cette parabole au XXI^e siècle, ne sont pas simplement invités à lire de façon imagée l’histoire dramatique des débuts de l’Evangile. Ils font partie des invités admis dans la salle de noces, qui est une image de l’Eglise. Mais faire partie de l’Eglise n’est pas suffisant. Elle comporte des gens qui n’ont rien à y faire, car ils n’ont pas les dispositions intérieures qui conviennent. Evitons de leur ressembler.