"Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés"
Méditation de l'évangile (Mc 6, 53-56) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Quand tu poses ta main" par Glorious
En ce temps-là,
après la traversée,
abordant à Génésareth
Jésus et ses disciples accostèrent.
Ils sortirent de la barque,
et aussitôt les gens reconnurent Jésus :
ils parcoururent toute la région,
et se mirent à apporter les malades sur des brancards
là où l’on apprenait que Jésus se trouvait.
Et dans tous les endroits où il se rendait,
dans les villages, les villes ou les campagnes,
on déposait les infirmes sur les places.
Ils le suppliaient de leur laisser toucher
ne serait-ce que la frange de son manteau.
Et tous ceux qui la touchèrent
étaient sauvés.
Source : AELF
Voici ce que l’on appelle un sacré succès ! Jésus réussit : il rayonne, attire, oui, tout semble lui sourire puisqu’il a des adeptes, beaucoup d’adeptes ! N’est ce pas ainsi que dans l’Eglise certains considèrent la réussite ? Nous avons des vocations, nous avons des fidèles, nous avons du monde, nous avons des jeunes, nous avons, nous avons-nous avons … Oui, c’est bien cela réussir, non ? Et pour certains succès de nos contemporains, de nos congrégations, de nos groupes de prière. Et bien ces succès n'ont pas tenu sur le temps, beaucoup se sont effondrés et n'ont été qu'un feu de paille, un feu de paille que certains prenaient pour le feu de l’Esprit Saint… Nous sommes incorrigibles… Alors que cet évangile nous invite à la simplicité, il nous faut retrouver la simplicité du rayonnement et du succès de Jésus, la simplicité de la scène ne doit pas nous faire succomber au simplissime. LA simplicité de ce texte est ailleurs. Elle s’incarne en Jésus lui-même… Jésus réussit parce qu'il est simple dans sa relation, il nous enseigne la simplicité de la relation avec lui : il ne se dérobe pas, il ne fuit pas l'enthousiasme de la foule ; il ne met pas de limites à son pouvoir de guérison ; il laisse émaner de sa personne un pouvoir de salut pour les corps et les âmes, il est vraiment homme, au pouvoir divin ; il n'exige pas de tous ces pauvres de Galilée une démarche religieuse élaborée, il accepte de bonne grâce même les témoignages un peu naïfs de la confiance de ces hommes. Jésus laisse faire tous ces pauvres qui espèrent. Ils veulent le toucher, saisir son vêtement, et Jésus s'y prête de bonne grâce, car, sous cette forme très simple, la foi des Galiléens rejoint une réalité très profonde : c'est bien la sainte humanité du Fils de Dieu qui est porteuse de la vie, en même temps que porteuse du pardon. Et ces premiers croyants… eux aussi nous apprennent quelque chose d’une simplicité de relation qui ne pose pas de préalable à la rencontre et ne marchandent pas leur confiance ; ils saisissent humblement l'espérance que Jésus leur offre ; ils n'attendent pas de mieux savoir qui il est : ils savent déjà ce qu'il a fait, et ils croient en lui "à cause de ses œuvres" ; ils ne laissent pas passer l'occasion de leur vie, et ils acceptent de ramasser toutes leurs forces dans un seul acte d'espérance ; ils viennent au Christ tels qu'ils sont, avec les misères de leur corps et de leur cœur; ils ne sont pas exigeants : ils ne réclament pas un contact spécial pour eux de la main du Christ : il leur suffit de la frange de son manteau ; "et tous ceux qui le touchaient étaient guéris". Voilà la mission réussie... Voilà pourquoi Dieu attire, non pas enfermé dans des stratégies marketing, mais simplement ouvert. Serons nous de ceux qui lui permettent d'agir..
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