"Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère"
Méditation de l'évangile (Mt 5, 27-32) par le père Bernard Devert
Chant final: "Vers toi, j'élève mon âme" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu ne commettras pas d’adultère.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui regarde une femme avec convoitise
a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
Si ton œil droit entraîne ta chute,
arrache-le et jette-le loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite entraîne ta chute,
coupe-la et jette-la loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
Il a été dit également :
Si quelqu’un renvoie sa femme,
qu’il lui donne un acte de répudiation.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui renvoie sa femme,
sauf en cas d’union illégitime,
la pousse à l’adultère ;
et si quelqu’un épouse une femme renvoyée,
il est adultère. »
Source : AELF
Nous faudra-t-il être manchot, estropié pour parvenir à ce Royaume des Cieux qu’est le royaume du cœur.
Où est la Bonne Nouvelle, quelle harmonie dans ces mots de Jésus que nous rappelle Matthieu.
A jouer sur les séparations, vivre les ruptures, on retient les partitions qui arrangent pour mieux se servir, oubliant que nous sommes appelés à poursuivre l’œuvre de création en recherchant des solutions intégrales.
A toujours renvoyer, pour reprendre les mots de l’Evangile de ce matin, ne sommes-nous pas des acteurs de fragmentation et de souffrance ; comment ne pas en éprouver les effets funestes.
Dans ce temps de la fête de l’Esprit qui unifie, rassemble, il nous faut relire l’encyclique Laudato Si, une pentecôte, un souffle pour notre monde.
La Pentecôte n’est-elle pas une chance pour un autre regard, ce feu de Dieu qui nous fait entrer dans un partage annonciateur d’un monde nouveau. « Un jour qui fit grand bruit », celui du cœur.
François reprend pour son Encyclique le titre du cantique de la création de François d’Assise : Loué sois-tu mon Seigneur, rappelant que la terre est une mère, une sœur.
L’Evangile nous invite sans cesse à quitter ces actes de répudiation, de rupture pour créer ces liens qui unifient et font vivre.
Dans Laudato Si, François fait le constat lucide et sans pessimisme de la situation de la planète et du drame de la misère. Il croit que l’homme peut ‘se surmonter’ dans sa capacité à comprendre que le cri de la terre et celui des pauvres sont un même cri.
Un cri d’espérance ! Il nous faut l’entendre pour rejeter ce qui mutile les corps et les cœurs. Alors, vient le temps de la grâce et la grâce des grâces – c’est tout le sens de la Bonne Nouvelle qui nous est confiée.
Bernanos, sans son livre « Un curé de Campagne », dit à l’Abbé de Torcy, à propos de la grâce : « tu tiens ta petite partie dans le concert, tu joues du triangle ou des cymbales… et voilà qu’on te prie de monter sur l’estrade, on te donne un Stradivarius et on te dit : allez, mon garçon, je vous écoute ».
Interrogeons-nous ce matin : quelle harmonie faisons-nous entendre.
Il n’y a d’éternité que là où il y a humilité, de forces transformatrices que là où les fragilités sont prises en compte, de grâce que là où, recevant ce ‘stradivarius’ du Christ, nous participons à cette harmonie pour jouer ensemble, avec et par Lui.
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