"Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle"
Méditation de l'évangile (Jn 6, 22-29) par le Père Sébastien Antoni
Chant final : "Regardez DIeu Votre Père" par Notre Dame de Vie
Jésus avait rassasié cinq mille hommes,
et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer.
Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive
se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque,
et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples,
qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade,
étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain
après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé de ces pains
et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors :
« Que devons-nous faire
pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Source : AELF
Beaucoup de croyants s'inquiètent, ou du moins se posent des questions. Je me souviens de Stéphane qui, à la sortie de la messe, m'a lancé : "Dis donc, comment toi et tes confrères des diacres au pape, vous faites pour avoir toujours une idée pour commenter la Bible ? Ce doit être compliqué de produire des homélies tous les dimanches et même plusieurs fois par semaine avec des textes imposés !" J'ai souri en lui disant que pour tous les autres, je ne peux pas répondre, mais qu'en ce qui me concerne, je me suis longtemps battu pour croire à la vraisemblance du message de l'Évangile, à le croire, l'accueillir et finalement m'en nourrir... à juste dose, juste distance, juste prise... Et après quelques années d'ordination, s'est inscrite cette conviction : c'est l'Évangile qui tient en haleine quand on le respire. Il m'a poussé à l'endurance dans ma course folle pour le comprendre, mes combats contre lui aussi, sa joie quand il transporte et permet de donner un sens à toute l'existence, de ses choix à ses amours. Mais le fréquenter, c'est marcher, courir, être toujours en mouvement, tant il déplace, brise des certitudes, apaise dans le doute et la peur, console dans la peine, réjouit dans la joie et l'amitié. Oui, l'Évangile est une contrainte et pousse à l'endurance. La contrainte a forcé mon hygiène spirituelle. Le bénéfice est sans commune mesure avec l'effort fourni : il est celui de la grâce, du plus de l'abondance ! Car oui, en effet, Jésus est le pain de vie. Celui qui vient à lui n'aura pas faim, celui qui croit en lui n'aura jamais soif. Je l'ai affirmé à Stéphane dès le début de mon propos, mais en d'autres termes, lorsqu'il me demandait s'il m'arrivait de "sécher". Oui, il m'arrive d'être sec avant d'ouvrir ma Bible, cela chaque semaine, chaque jour. Mais je le fais car avec le temps je l’ai vérifié on ne reste pas longtemps sec à proximité de la Source. C’est petit à petit, en toutes circonstances, que le Seigneur nous aide à puiser à la source de l'Évangile l'eau vive et le pain de vie. Bon appétit et à la vôtre au banquet de l'Évangile.
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