"Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance"
Méditation de l'évangile (Lc 16, 19-31) par le père Emmanuel Payen
Chant final: "En toi, Seigneur, mon espérance" par Le Choeur du Séminaire Français de Rome
En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux, il vit Abraham de loin
et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
‘Père Abraham, prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.’
Le riche répliqua :
‘Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !’
Abraham lui dit :
‘Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.’
Abraham répondit :
‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.’ »
Source : AELF
L’homme riche et le pauvre Lazare. Il y a celui qui a tout, et l’autre qui n’a rien… et au Royaume des morts, la situation est inversée…
Jésus nous raconte cette histoire qui nous donne deux enseignements.
- D’abord la dramatique et injuste situation du riche et celle du pauvre.
- Et en second, l’aveuglement et la surdité de tous ceux qui refusent de croire à la
Parole de Dieu.
La dramatique et injuste situation de celui qui a tout et de celui qui n’a rien… Cela existe à notre porte, les SDF, les sans droits, les sans rien… Et cela existe au niveau
de notre pays, mais aussi de la planète…
Combien de personnes, hommes, femmes, enfants sont aujourd’hui, dans le dénuement absolu, sans accès à l’eau potable, à la nourriture et au logement ?
Dans la parabole, le pauvre a un nom, Lazare ; il est connu, mais personne ne pense à lui, seuls les chiens lèchent ses plaies.
Ne peut-on pas parler de la richesse du pauvre qui devrait nous appeler à être son prochain ?
N’ayant rien ici-bas, que des peines et des souffrances en partage, le pauvre est, par son état, mieux préparé que le riche à ne compter que sur Dieu.
Du reste, l’évangile ne nous dit pas qu’il s’agissait d’un « mauvais riche », ni d’un bon pauvre… Aveuglé par la sécurité que lui donnent tous ses biens, le riche n’envisage pas sa vie au-delà de la mort biologique. Il n’y pense pas. A sa mort, il découvre son malheur et, de loin, aperçoit le bonheur de Lazare.
Il n’est pas seulement question de partage des biens pour plus de justice. Il s’agit aussi de croire en la Parole de Dieu, d’accueillir la bonne nouvelle de Dieu qui nous aime, et considère tout homme, riche et pauvres, comme son enfant.
Seigneur, tu combles de biens les affamés et tu renvoies les riches les mains vides.
Fais de nous des pauvres en esprit et en vérité. Alors nous deviendrons capables de comprendre les appels que tu nous donnes en cette vie, et nous pourrons obtenir le
vrai bonheur dans l’autre, où tu vis et règnes à jamais.
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