"Tu es le Christ. – Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup"
Méditation de l'évangile (Mc 8, 27-33) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Jésus, tu es le Christ" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples,
vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il interrogeait ses disciples :
« Au dire des gens, qui suis-je ? »
Ils lui répondirent :
« Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres, un des prophètes. »
Et lui les interrogeait :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre, prenant la parole, lui dit :
« Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement
de parler de lui à personne.
Il commença à leur enseigner
qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté
par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cette parole ouvertement.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna
et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »
Source : AELF
Beaucoup d’entre nous ressemblent sans doute à Pierre. Nous nous pensons capables de dire de Jésus qu’il est le Christ, c’est-à-dire le Messie, l’Élu, celui qui a reçu l’onction du Seigneur. Peut-être même en savons-nous plus long que Pierre, qui s’imaginait alors que Jésus de Nazareth serait celui qui rendrait à Israël sa splendeur d’antan, rétablissant l’antique monarchie et préparant le Royaume de Dieu lui-même. Peut-être enfin irons-nous jusqu’à reconnaître en lui le Fils de Dieu, le Verbe incarné, la troisième personne de la Trinité.
Mais sommes-nous vraiment capables d’aller jusqu’au bout de ce que tout cela signifie ? Car Jésus, aussitôt après cette belle profession de foi, embraye sur la suite : le Fils de l’Homme (c’est-à-dire lui-même) va souffrir, être rejeté, assassiné. Il va certes ressusciter, mais cette résurrection est celle qui est promise à tous à la fin des temps. Pierre, en tout cas, n’est pas prêt à cela et se met à faire à Jésus de vifs reproches.
Cette histoire nous apprend une chose importante : nous ne pouvons pas dire qui est Jésus si nous ne l’avons pas accompagné de près jusqu’au bout de sa vie, jusqu’au moment où il va connaître l’échec, la souffrance et la mort. C’est cela qui explique que Jésus demande aux disciples de ne révéler à personne ce qu’il vient de dire. Le vrai disciple n’est pas seulement celui qui s’est mis à l’écoute de la parole du Maître, qui s’efforce d’observer ses conseils. C’est celui qui partage la vie du Christ : sur les chemins de Galilée, au bord du lac, dans les villes et les villages, il a rassemblé les foules, mais a aussi connu la contradiction et l’incompréhension. À Jérusalem, il traverse l’épreuve de la mort. C’est au terme de tout cela que l’on peut, comme le centurion au pied de la Croix, et sans courir le risque d’être contredit, s’écrier : « Vraiment, celui-là était le Fils de Dieu. »
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