"Dieu est plus intime que l'intime de moi-même", disait saint Augustin. Pourtant dans la Bible, Dieu apparaît comme le Tout Autre, celui que l'on a même du mal à nommer. En décembre 2015, les Presses de Taizé ont réédité l'ouvrage que Frère Émile avait publié en 1986, "Nul n'est plus proche que l'Autre - Regards sur le Dieu de l'Évangile". En 30 ans, son auteur dit avoir "beaucoup appris". Et notamment ceci : la façon de concevoir "que Dieu est autre est au cœur de la foi mais aussi au cœur de l'athéisme". Autrement dit, dans une culture occidentale fondée sur l'autonomie et le plaisir de développer ses facultés, voir Dieu comme un individu face à nous pousse au rejet de Dieu.
Non pas une violation d'intimité par un espion omniscient et qui nous juge. Pour comprendre qui est Dieu il ne faut pas partir de ses attributs mais de son centre, explique Frère Émile, qui est l'amour. La connaissance de Dieu est celle de quelqu'un prêt à donner sa vie pour nous. Et croire que Dieu attend de nous une forme perfection que l'on atteindra jamais fait aussi partie des raisons qui poussent à le rejeter. Or, quand on dit dans le Notre Père, "Que ta volonté soit faite", ce n'est pas une œuvre humaine, "c'est Dieu qui fait sa volonté en nous".
Devant ce qui échappe à l'intelligence, seul l'émerveillement permet d'approcher de Dieu
Dieu est aussi bien l'immensément grand et l'infiniment petit. De quoi donner le vertige! Pour que cette image de Dieu ne nous effraie pas, il ne faut pas oublier qu'il est humble. Et que la foi souvent est faite de paradoxes, que cela plaise ou non aux plus rigoureux des cartésiens. Devant ce qui échappe à l'intelligence, seul l'émerveillement permet d'approcher de Dieu.
*Source: AELF
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