"Une femme nommée Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part"
Méditation de l'évangile (Lc 10, 38-42) par le père François Lestang
Chant final: "Je m'assois à tes pieds" par Hélène GOUSSEBAYLE
En ce temps-là,
Jésus entra dans un village.
Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie
qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur,
écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée
par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit :
« Seigneur, cela ne te fait rien
que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe,
tu te donnes du souci et tu t’agites
pour bien des choses.
Une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »
Source : AELF
Comment faire face à la « charge mentale » ? Cette notion, qui est désormais bien connue, indique l’ensemble des injonctions de gestion, d’organisation et de planification qui pèsent sur des personnes pour que la vie quotidienne soit vivable et que les besoins de chacun soient satisfaits. Or, comme on le sait, dans les familles de nos sociétés contemporaines, cette charge reste principalement portée par les femmes.
A lire notre évangile, on ferait bien de Marthe la sainte patronne de ces femmes ; c’est elle qui reçoit Jésus, mais aussi avec lui toutes celles et ceux qui le suivent. Elle s’occupe de tout, des « multiples occupations du service », et voit bien qu’elle n’y arrivera pas sans aide. Elle demande donc logiquement de l’aide ; mais comme souvent pour celles qui portent cette charge, l’aide lui est apparemment refusée.
Dans sa réponse, Jésus réoriente Marthe vers l’attitude de sa sœur, à savoir s’asseoir et écouter. Est-ce une provocation ? Ou est-ce précisément ce qui lui permettra de mieux porter sa responsabilité, puisque selon certains manuscrits, repris dans la bible latine, c’est dans sa maison que Marthe reçoit Jésus et ses disciples.
S’asseoir pour écouter Jésus, c’est, en petit, ce que le peuple d’Israël est appelé à vivre collectivement un jour par semaine, lors du sabbat, ce jour de cessation, ce jour de repos où l’on peut se consacrer à l’écoute familiale, à la prière et à l’étude.
M’asseoir pour écouter Jésus, c’est aujourd’hui pour moi, même brièvement, prendre le pari que m’arrêter pour Dieu me donnera lumière et force pour discerner le plus important dans toutes les injonctions, intérieures et extérieures, que je reçois.
Seigneur, tu connais ce qui m’agite et qui me pèse ; donne-moi simplement aujourd’hui de pouvoir m’asseoir auprès de toi, rien que cinq minutes, pour te dire mon souci, et recevoir de toi la lumière dont j’ai besoin pour porter la charge du quotidien.
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