"Une femme nommée Marthe le reçut. Marie a choisi..." (Lc 10, 38-42)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus entra dans un village.
Une femme nommée Marthe le reçut.
    Elle avait une sœur appelée Marie
qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur,
écoutait sa parole.
    Quant à Marthe, elle était accaparée
par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit :
« Seigneur, cela ne te fait rien
que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
    Le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe,
tu te donnes du souci et tu t’agites
pour bien des choses.
    Une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »

Source : AELF

Méditation Père Jean-Marie Petitclerc

               Voici que nous avons rendez-vous ce matin à Béthanie, avec Marthe et Marie. Et peut-être pensons-nous que Jésus y va un peu fort avec Marthe, car heureusement qu’elle est là pour faire la cuisine et mettre la table ! Et Jésus aime tant profiter des repas partagés entre amis.

              Mais ce qu’il reproche à Marthe, ce n’est pas de s’occuper du service, mais de vouloir que Marie fasse comme elle. Autrement dit, ce qu’il dénonce une nouvelle fois dans cet extrait d’évangile que nous venons d’entendre, c’est l’esprit de comparaison, l’esprit de rivalité.

              Don Bosco aimait dire à ses religieux : « Ce qui nuit beaucoup aux communautés religieuses, ce sont les rumeurs directement contraires à l’esprit de fraternité. » Comme aime le souligner Edgar Morin, « la fraternité doit donc sans cesse se régénérer, car elle est sans cesse menacée par la rivalité. »

              L’avertissement de Jésus à Marthe  vaut pour nous aujourd’hui. Combien de voix dissonnantes dans notre Église émises par des chrétiens qui voudraient se comparer aux autres, en s’estimant plus fidèles qu’eux  à l’enseignement du Christ.

              C’est chacun d’entre nous qui est appelé au seuil de cette nouvelle journée à être à la fois Marthe et Marie, à prendre du plaisir à servir et à prendre du plaisir à écouter la Parole, sans vouloir hiérarchiser les rôles.