" Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie "
Méditation de l'évangile (Lc 14, 15-24) par le Pasteur Nicole Fabre
Chant final : "Invités aux noces de l'agneau" par le groupe de prière ABBA
En ce temps-là,
au cours du repas chez un chef des pharisiens,
en entendant parler Jésus, un des convives lui dit :
« Heureux celui qui participera au repas
dans le royaume de Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Un homme donnait un grand dîner,
et il avait invité beaucoup de monde.
À l’heure du dîner, il envoya son serviteur
dire aux invités :
“Venez, tout est prêt.”
Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser.
Le premier lui dit :
“J’ai acheté un champ,
et je suis obligé d’aller le voir ;
je t’en prie, excuse-moi.”
Un autre dit :
“J’ai acheté cinq paires de bœufs,
et je pars les essayer ;
je t’en prie, excuse-moi.”
Un troisième dit :
“Je viens de me marier,
et c’est pourquoi je ne peux pas venir.”
De retour,
le serviteur rapporta ces paroles à son maître.
Alors, pris de colère,
le maître de maison dit à son serviteur :
“Dépêche-toi d’aller sur les places
et dans les rues de la ville ;
les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux,
amène-les ici.”
Le serviteur revint lui dire :
“Maître, ce que tu as ordonné est exécuté,
et il reste encore de la place.”
Le maître dit alors au serviteur :
“Va sur les routes et dans les sentiers,
et fais entrer les gens de force,
afin que ma maison soit remplie.
Car, je vous le dis,
aucun de ces hommes qui avaient été invités
ne goûtera de mon dîner.” »
Source : AELF
L’homme qui dit cette béatitude : « « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » a bien compris que Jésus, au cours de ce repas, s’est mis à parler Dieu lui-même, de sa façon à Lui d’agir. Pourtant, sa question se centre, non pas sur Dieu, mais sur celui – notez le singulier – qui sera digne, dans le futur, d’être accueilli par Dieu. Il se centre à nouveau sur la dignité ou la non-dignité des uns et des autres. La parabole de Jésus va renverser de tout en tout son propos. Non pas que Jésus veuille choquer ses auditeurs. Mais Dieu, il le sait et en témoigne, n’est pas du tout comme nous, à s’occuper avant tout des personnes qui lui semblent dignes ! Ecoutons bien la parabole. L’homme qui donne un grand dîner semble tout à la joie de partager le meilleur avec ses convives. Et la fin de la parabole nous dévoile son désir : que sa maison soit pleine. C’est le seul et unique projet qui transparaît dans le récit : afin que ma maison soit remplie. Son souci n’est absolument pas celui que sous-entend la remarque de ce convive. Celle-ci laisse envisager un Dieu préoccupé par le tri de ses invités. Il serait Celui qui n’accueille pas n’importe qui. Cela semble même être un privilège rare : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Jésus révèle un visage tout autre de Dieu. Qui seront ses convives ? Ceux qui ont la simplicité d’entendre sa joie d’inviter à ce repas, autrement dit la joie de Dieu à partager son amour. Fort de cet appel, ils se savent vraiment conviés. Ceux, par contre, qui étaient naturellement invités s’en exclut d’eux-mêmes : nous entendons une succession de ’’ je’’ : « J’ai acheté ; J’ai acheté ; J’ai acheté ; Je viens de me marier ». Centrés sur eux, sur ce qu’ils acquièrent, ils n’entendent pas la parole d’un autre qui les invite à sa table. Cette parabole parle du présent, et non du futur : c’est aujourd’hui que nous risquons de passer à côté de l’appel lancé.
Père, au cœur de ce qui peut nous préoccuper dans tout ce qui bouleverse notre monde, donne-nous d’entendre ton appel aujourd’hui, donne-nous d’entendre ceux et celles que nous rencontrerons. Que nous sachions vivre de la joie de tous les partages qui nous serons donnés.
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