"Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison"
Méditation de l'évangile (Mc 13, 33-37) par le père Nicolas de Boccard
Chant final: "Veillez et priez" par l'ensemble vocal ALLIANCE
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Prenez garde, restez éveillés :
car vous ne savez pas
quand ce sera le moment.
C’est comme un homme parti en voyage :
en quittant sa maison,
il a donné tout pouvoir à ses serviteurs,
fixé à chacun son travail,
et demandé au portier de veiller.
Veillez donc,
car vous ne savez pas
quand vient le maître de la maison,
le soir ou à minuit,
au chant du coq ou le matin ;
s’il arrive à l’improviste,
il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous :
Veillez ! »
Source : AELF
Le temps de l’Avent est un temps d’attente, de veille, de préparation. On attend quoi
... ? Une Bonne Nouvelle. Prendre du recul, recevoir une nouvelle qui vient de plus loin
que nous, de notre histoire, de nos origines. Faire silence pour recevoir la nouvelle : une
Bonne Nouvelle, alors que nous sommes gorgés, emplis, imbibés de mauvaises nouvelles:
guerre, crise, fracture... et que les textes de ce jour nous parlent de la fin des temps et du
retour du Christ, comme celui d’un maître de maison qui l’a confiée à ses serviteurs ! C’est
justement parce qu’il y a une fin, que les luttes et les combats ont un sens. Notre monde et
notre vie ne sont pas éternels et un jour tout s’arrêtera – mais nous n’en sommes guère
convaincus ! Et pourtant les évènements que nous vivons doivent nous réveiller : notre
monde – ainsi que chacun d’entre nous – est faillible et passager ! Croire au retour du
Christ, c’est d’abord nier que le monde trouve sa plénitude au sein de l’histoire et être
persuadé que l’avenir de l’homme est en Jésus-Christ, mort et ressuscité. Ce monde est
absurde s’il n’est pas dépassé par cette Bonne Nouvelle du salut, comme un au-delà de son
histoire.
Nous sommes aimés d’une manière extraordinaire par Dieu. Nous le savons, mais au
fond nous ne le croyons pas vraiment, pas assez pour nous laisser toucher, rejoindre,
transformer, convaincre. Peut-être ne sommes-nous suffisamment pauvres. Dieu ne peut
passer que par nos blessures, nos failles, nos limites. En latin, prière et précarité ont la
même racine : le cri vers Dieu vient du cœur de l’homme blessé. Il nous faut veiller,
attendre – veiller à la même racine en hébreu que l’amandier, cet arbre qui fleurit le
premier à la fin de l’hiver et annonce le printemps. Veiller, c’est aussi annoncer, devancer,
comme l’amandier en fleur. Aussi veiller n'est pas une attitude passive, comme lorsqu'on
attend le bus ou un train : « Qu’il ne nous trouve pas endormis ! » dira Jésus. Jésus ne nous
demande pas de l’attendre non plus en regardant les signes extérieurs sagement assis chez
soi, mais en préparant son Règne.
C’est dans la nuit qu’il est bon de croire en la lumière. Alors l’Avent, notre attente, aura
vraiment tout son sens.
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