"Venez à moi, vous tous qui peinez"
Méditation de l'évangile (Mt 11, 28-30) par le père Bernard Devert
Chant final: "O Jésus, tu es doux et humble de coeur" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là, Jésus prit la parole :
« Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »
Source : AELF
« Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau ; devenez mes disciples car je suis doux et humble de cœur ».
Nous sommes au cœur de la Bonne Nouvelle. Le Seigneur est agenouillé devant nous, Il ne s’impose pas. Où est-il ? Sur les chemin d’humilité qui autorisent la rencontre. Dieu ne s’évade pas de la terre. C’est souvent quand nous sommes à terre, les masques de nos illusions tombant, que nous percevons sa paternité et sa tendresse.
Dieu est pauvre ; et comment pourrait-il en être autrement puisqu’il est tout donné, n’ayant aucune idée de la possession. Il donne et se donne.
Là où les cœurs sont lézardés de peine, l’idée de Dieu connaît un ‘craquement’. Au choc de la souffrance, s’ajoute l’inévitable deuil des idées que nous avons sur Dieu pour avoir perdu - pour autant que nous ne l’ayons jamais eu - le sens de l’essentiel.
Dans son dialogue de l’âme et de l’âme charnelle, Péguy invite à prendre tous les textes, tous les grands textes, dans leur plein, dans leur large, dans toute la crudité, dans tout ce qu'ils ont saisi, dans tout ce qu'ils apportent de la réalité.
Cette réalité n’est-elle pas l’infini de l’amour où Dieu se risque jusqu’à consentir à être victime de nos refus. Il est doux et humble de cœur.
Les mystiques et les pauvres ayant le même sens de l’humilité, se laissent toucher par la Parole. Sylvie Germain dans son livre : « Mourir un peu » parle d’un Dieu qui au lieu d’être tout puissant, est un Dieu tout désirant.
S’ouvrir à cette Parole, c’est accueillir ce désir d’entendre autrement pour naître à un Dieu, non qui apparaît, mais transparaît.
En cette semaine sur le handicap, il ne m’apparaît pas étranger à cette méditation d’évoquer cet acte de construire à destination de personnes malentendantes.
Nous, les sachant, il nous a fallu apprendre de nos frères handicapés. Une de leur légitime exigence que nous n’avions pas perçue était d’éviter les ‘angles morts’ pour privilégier les « arrondis » facilitant le voir si nécessaire pour se comprendre.
D’une certaine façon, nos frères handicapés furent les maîtres de l’ouvrage !
L’opération releva d’une co-construction, exigeant un apprivoisement de tous, afin qu’il n’y ait pas de hiatus quant à la finalité recherchée. Que de patience et de douceur nos amis handicapés nous ont témoignées.
Heureux les doux qui savent porter et supporter nos propres handicaps que nous n’osons pas toujours avouer. Les reconnaitre, c’est laisser là nos béquilles pour entrer dans une relation si bien évoquée par le Pape François, Fratelli Tutti.
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