Patrick Rey a participé à la démarche synodale entreprise en Savoie en 2021. Il a longtemps fait partie de l’équipe d’animation paroissiale de Notre Dame du Charmaix et suit l’Assemblée synodale qui se tient à Rome. “On a besoin de causer et que la hiérarchie de l’Eglise écoute les paroissiens et les gens tout court”. Depuis 2020, la paroisse a lancé les soirées K’s que t’en penses ? Entre vingt et trente personnes se retrouvent pour visionner une courte vidéo sur un thème religieux ou non et discuter sans censeur. Pour toucher plus loin que la paroisse, en avril dernier, ce sont des cinés-débats qui ont été organisés au cinéma. Malgré l’entrée payante, ce sont près de cent personnes qui ont assisté à la séance suivie d’une discussion d’une heure.

La prochaine séance se tiendra le 17 novembre avec la diffusion du film Fatima

Des initiatives paroissiales, fruit d’une démarche

Si la paroisse de Modane avait suivi les parcours Alpha et le programme Newpastoral, c’est au retour d’un congrès mission que Cécile et Philippe Mourot ont lancé des fraternités paroissiales sur leur commune à Brison Saint Innocent. C’est un partage biblique en tout petit groupe qui a permis de fraterniser à l’échelle d’un quartier. Voyant le succès de la démarche, le curé a proposé d’étendre l'initiative à l’ensemble de la paroisse. Aujourd’hui ce sont sept fraternités qui existent sur la paroisse des douze apôtres et le couple a été invité à en parler sur une paroisse voisine à Chambéry. 

Se former collectivement

“Tous les baptisés sont des acteurs actifs et responsables”, c’est ainsi que Thierry Guibard évoque le synode de l’Eglise, lui qui faisait partie de l’équipe synodale interdiocésaine. Il a trois ans, il lance avec sa femme sur la paroisse des Hauts de Chambéry un petit groupe de lecture de livres lié à la vie de l’Eglise ou sa vision. Le concept, ils l’ont ramené de région parisienne où ils habitaient précédemment. “C’est important de se former collectivement pour les communautés, acquérir des compétences en intelligence de la foi surtout dans un paysage d’Eglise qui va fortement évoluer dans les décennies à venir.” Les textes ne sont pas toujours simples. “Il faut parfois s’accrocher !" ajoute Geneviève Pornon qui participe au groupe de lecture depuis deux ans, "Mais j’apprends beaucoup ! Au début j’étais intimidée, maintenant j’ai confiance”.

Des initiatives qui ont vocation à essaimer pour créer un réseau de liens

C’est le cas des groupes de partages bibliques souvent vécus en petites communautés. Parfois accompagné d’un diacre comme celui auquel participe Chantal Dauger depuis quatre ans à Bissy. “J'ai encore tellement de choses à découvrir que je ne suis pas prêt de le quitter. On est toujours respecté dans ce que l’on ressent.” C’est en 2014 que Marie-Christine Mouchet a rejoint son groupe qui existait déjà auparavant. Rien que sur la paroisse, on en compte dix repartis sur les trois clochers. “On fait nous mêmes des recherches, on n’est pas de simples consommateurs de textes.”

“J’espère que quelqu’un de notre groupe de lecture en démarrera un autre avec un livre différent" rêve Thierry Guibard "L’avenir de nos communautés passe par le réseau de micro communautés. Chaque fois, qu’on va travailler, faire naître de la fraternité, de la réflexion, de l’expérience de foi ensemble, pour autant qu’on se fédère, on construit l’Eglise de demain.”

Des espaces sans débat mais plutôt des espaces de discussion

De toutes les initiatives, c’est l’un des points communs. Pour Thierry Guibard, “Ces initiatives sont un lieu d’échanges, de construction d’une vision commune. L’important c’est d’avoir une méthode qui permet l'expression de chacun dans le respect infini pour s’enrichir mutuellement.” Et Patrick Rey d’achever, "C’est la démarche synodale finalement, c’est marcher ensemble."