"Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres"
Méditation de l'évangile (Jn 15, 12-17) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Il n'est pas de plus grand amour" par la communauté de TAIZÉ
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Mon commandement, le voici :
Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis
si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs,
car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ;
je vous appelle mes amis,
car tout ce que j’ai entendu de mon Père,
je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,
c’est moi qui vous ai choisis et établis
afin que vous alliez,
que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande :
c’est de vous aimer les uns les autres. »
Source : AELF
« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. » Ce que le Christ dit à ses disciples va à l’encontre de ce que nous pensons souvent. La foi en Dieu, la foi en Christ, n’est-ce pas choisir le Christ et non se laisser choisir ? Croire, n’est-ce pas décider de croire ? Le baptême, plus encore la confirmation, ne sont-ils pas des engagements, pris en conséquence de choix mûrement réfléchis ?
Si nous pensons cela, c’est parce que nous pensons que la vraie liberté consiste à construire sa vie comme on l’entend, en pleine autonomie, en fonction de ce que l’on désire être, et qu’il en va de même de la foi. Lorsque le Christ nous dit qu’en réalité c’est lui qui nous a choisis, cela remet en cause cette conviction profonde et largement partagée. Mais cela nous interroge. Puisque nous ne nous donnons pas la foi à nous-mêmes, sommes-nous encore certains d’être les artisans de notre propre destin ?
Le Christ nous invite ici à un renversement des perspectives. Il nous invite à reconnaître que ce n’est pas nous qui nous donnons la vie, ce sont nos parents qui nous l’ont un jour donnée. Il nous oblige à reconnaître la vie comme un don, voire comme un cadeau.
Pour la foi, c’est pareil. Nous n’avons pas inventé la foi, nous l’avons reçue de celles et ceux qui nous ont précédés. De même que la vie est un don, la foi est elle aussi ce don que nous ont fait, bien souvent, nos parents, au moment où ils nous ont donné la vie. Et si ce n’est pas le cas, nous savons bien que nous sommes croyants à cause de ceux qui, un jour, ont témoigné de la foi devant nous, et qui nous ont permis de vivre à notre tour cette expérience : l’expérience de la confiance que le Christ met en ses disciples, en les appelant et en les envoyant au-devant de lui, malgré leurs imperfections et leurs limites humaines.
Je rencontre souvent des parents qui s’interrogent, à la naissance de leur enfant : faut-il le faire baptiser ? Ne vaut-il pas mieux attendre qu’il soit en âge de se décider tout seul ? Si la foi est un don, la réponse vient d’elle-même : elle est le plus beau cadeau que nous puissions faire à nos enfants.
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