"Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre" (Mt 25, 1-13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
    « Le royaume des Cieux sera comparable
à dix jeunes filles invitées à des noces,
qui prirent leur lampe
pour sortir à la rencontre de l’époux.
    Cinq d’entre elles étaient insouciantes,
et cinq étaient prévoyantes :
    les insouciantes avaient pris leur lampe
sans emporter d’huile,
    tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes,
des flacons d’huile.
    Comme l’époux tardait,
elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
    Au milieu de la nuit, il y eut un cri :
“Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.”
    Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent
et se mirent à préparer leur lampe.
    Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes :
“Donnez-nous de votre huile,
car nos lampes s’éteignent.”
    Les prévoyantes leur répondirent :
“Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous,
allez plutôt chez les marchands vous en acheter.”
    Pendant qu’elles allaient en acheter,
l’époux arriva.
Celles qui étaient prêtes
entrèrent avec lui dans la salle des noces,
et la porte fut fermée.
    Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour
et dirent :
“Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” 
     Il leur répondit :
“Amen, je vous le dis :
je ne vous connais pas.”

    Veillez donc,
car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Source : AELF

Méditation Père François Lestang

Veiller oui, mais veiller à quoi ? Vous l’aurez remarqué, lorsque l’époux arrive, aucune des dix jeunes filles n’est éveillée, elles se sont toutes assoupies, et l’évangéliste ne précise pas qui pousse le cri qui les réveille, toutes ensemble.

Si ce n’est pas une question de sommeil, à quoi faut-il veiller ? Notre attention se porte sur le remplissage préalable des flacons d’huile destinés aux lampes. Leur présence permet aux cinq jeunes filles prévoyantes de réagir promptement au moment du réveil et d’entrer en cortège dans la salle des noces, avec une lampe allumée. Plus que de veiller, il s’agit en fait de s’être exercé, d’être prêt pour le moment clé.

Mais à quoi se sont-elles exercées, ces jeunes filles prévoyantes ? Si l’on va chercher dans le grec, on verra que les adjectifs qui qualifient les deux groupes, à savoir phronimos (prévoyant) et moros (insouciant), ont déjà été employés par Matthieu à la toute fin du discours sur la montagne, lorsque Jésus parle de la maison bâtie sur le roc par l’homme prévoyant, le phronimos, maison qui tient face à la tempête, tandis que celle bâtie sur le sable par l’homme insensé, le moros, s’effondre.  Ce qui fait la différence entre prévoyant et insouciant/insensé, entre phronimos et moros, c’est la mise en pratique des paroles de Jésus. C’est en particulier l’attention aux plus petits, mais c’est aussi le rejet de toute hypocrisie, de toute parole qui n’est pas en accord avec les gestes.

Seigneur, je veux être parmi les prévoyants, je veux partager ton repas de fête. Je t’en prie, montre-moi où tu m’appelles à m’entraîner, pour aimer et pour témoigner en vérité, et donne-moi la force dont j’ai besoin pour accomplir ta volonté.