« Voici l’héritier : venez ! tuons-le ! »
Méditation de l'évangile (Mt 21, 33-43.45-46) par Mrg Emmanuel Gobilliard
Chant final : "Je me confie en toi" par l'Ecole Pierre
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
« Écoutez cette parabole :
Un homme était propriétaire d’un domaine ;
il planta une vigne,
l’entoura d’une clôture,
y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde.
Puis il loua cette vigne à des vignerons,
et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits,
il envoya ses serviteurs auprès des vignerons
pour se faire remettre le produit de sa vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs,
frappèrent l’un,
tuèrent l’autre,
lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs
plus nombreux que les premiers ;
mais on les traita de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils,
en se disant :
“Ils respecteront mon fils.”
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux :
“Voici l’héritier : venez ! tuons-le,
nous aurons son héritage !”
Ils se saisirent de lui,
le jetèrent hors de la vigne
et le tuèrent.
Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra,
que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond :
« Ces misérables, il les fera périr misérablement.
Il louera la vigne à d’autres vignerons,
qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit :
« N’avez-vous jamais lu dans les Écritures :
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux !
Aussi, je vous le dis :
Le royaume de Dieu vous sera enlevé
pour être donné à une nation
qui lui fera produire ses fruits. »
En entendant les paraboles de Jésus,
les grands prêtres et les pharisiens
avaient bien compris qu’il parlait d’eux.
Tout en cherchant à l’arrêter,
ils eurent peur des foules,
parce qu’elles le tenaient pour un prophète.
Source : ALEF
Méditation par Mrg Emmanuel Gobilliard
Comme hier cet Évangile nous parle du salut en Jésus Christ. Le Père a confié la vigne a son Fils, et cette vigne c’est le monde. La vigne dans la Bible, c’est soit le peuple d’Israël, soit l’Église, soit le monde entier. En fait c’est les trois. C’est aussi chacun de nous. Dieu nous chérit, comme il a chéri le peuple d’Israël, comme il chéri l’Église, son épouse, comme il chéri le monde entier pour qui il a livré son Fils. Ce qui se passe dans la parabole s’est déjà produit historiquement mais aussi symboliquement. Il nous confie notre prochain, et nous ne savons pas veiller sur lui, pire, nous le condamnons, nous l’écrasons et nous le faisons mourir, par orgueil, par appât du gain, par jalousie, par calomnie. Il y a de multiples façons de faire mourir quelqu’un. Le faire mourir physiquement, mais aussi moralement, socialement, spirituellement. Notre péché, quel qu’il soit, a déjà tué le Fils. Mais dans le mystère pascal nous savons, que même ce péché, le Seigneur l’a racheté. Bien mieux, c’est par ce péché, c’est par sa mort, cette mort dont nous sommes les responsables individuellement et collectivement, c’est par sa mort qu’il nous donne la vie. La réalité du mystère pascal renverse la parabole et nous fait nous écrier : « Heureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ! »
Il nous a racheté, pourtant, au nom de ce salut qu’il a accompli dans son sang, dans sa passion, nous devons prendre soin de ce monde qu’il a racheté, qu’il a infiniment aimé. Prendre soin de chaque personne, mais aussi de chaque peuple, de chaque groupe humain. Prendre soin de la vigne du Seigneur c’est aussi prendre soin de sa création, pour qu’elle puisse continuer d’être le reflet de la beauté, de la bonté de Dieu, pour qu’elle puisse continuer de nourrir, de faire vivre, de faire travailler tout l’humanité. La pauvreté qui est l’un des 3 conseils évangéliques et qui peut être vécu par tout le monde, est un secret du bonheur. Cette véritable pauvreté évangélique qui nous oblige à considérer qu’ici rien ne nous appartient, concernant la création se décline en sobriété. Voici, à propos de cette sobriété qui est une véritable libération, et une véritable charité, ce que le pape François en a dit dans son encyclique Laudato Si : La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n'est pas moins de vie, ce n'est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu'offre la vie. L'heure est arrivée de réaliser que cette joyeuse superficialité nous a peu servi.»
Oui prenons soin de la vigne du Seigneur comme si c’était notre bien le plus précieux, prenons soin de chaque vie, de chaque peuple, prenons soin de notre belle création.
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