« Voici l’héritier : venez ! tuons-le ! » (Mt 21, 33-43.45-46)
Méditation par le Père Michel Quesnel
Chant Final : "Ta main " de Florine Smith
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
« Écoutez cette parabole :
Un homme était propriétaire d’un domaine ;
il planta une vigne,
l’entoura d’une clôture,
y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde.
Puis il loua cette vigne à des vignerons,
et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits,
il envoya ses serviteurs auprès des vignerons
pour se faire remettre le produit de sa vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs,
frappèrent l’un,
tuèrent l’autre,
lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs
plus nombreux que les premiers ;
mais on les traita de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils,
en se disant :
“Ils respecteront mon fils.”
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux :
“Voici l’héritier : venez ! tuons-le,
nous aurons son héritage !”
Ils se saisirent de lui,
le jetèrent hors de la vigne
et le tuèrent.
Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra,
que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond :
« Ces misérables, il les fera périr misérablement.
Il louera la vigne à d’autres vignerons,
qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit :
« N’avez-vous jamais lu dans les Écritures :
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux !
Aussi, je vous le dis :
Le royaume de Dieu vous sera enlevé
pour être donné à une nation
qui lui fera produire ses fruits. »
En entendant les paraboles de Jésus,
les grands prêtres et les pharisiens
avaient bien compris qu’il parlait d’eux.
Tout en cherchant à l’arrêter,
ils eurent peur des foules,
parce qu’elles le tenaient pour un prophète.
Source : AELF
Méditation Père Michel Quesnel
Cette parabole raconte à la fois le passé et l’avenir. Le passé, c’est toute l’histoire d’Israël, que Jésus évoque de façon imagée. « La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël, peut-on lire dans le livre d’Isaïe » (Is 5,7). Cette vigne, Dieu l’a chérie, il lui a fourni tout ce qui pouvait lui permettre de donner du fruit. Mais il l’a remise à des vignerons qui n’étaient pas dignes de confiance. Ces vignerons, ce sont les chefs du peuple.
Les serviteurs que le maître envoya pour bénéficier de la récolte, ce sont les prophètes. La plupart ont mal fini. Jérémie a été persécuté. La tradition dit que le grand Isaïe lui-même termina sa vie, scié en deux ! « Ils respecteront mon Fils », se dit Dieu. Mais là encore, il surestime les chefs du peuple.
Et nous passons au futur. Jésus, Fils de Dieu, sera jeté hors de la vigne et tué, crucifié sur le Golgotha, à l’extérieur des murailles de Jérusalem.
Comme souvent dans les paraboles, Jésus termine celle-ci en interrogeant ses interlocuteurs : « Quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » Et ils donnent la bonne réponse. Ce disant, ils se condamnent eux-mêmes : « Il les fera périr misérablement. » Effectivement, Jérusalem sera détruite en l’an 70 de notre ère.
Gardons-nous cependant de limiter la portée de cette parabole à l’histoire d’Israël. L’Eglise aussi a tué des prophètes. Nous ne sommes pas propriétaires des biens du Royaume.
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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