" Voici que le semeur sortit pour semer "
Méditation de l'évangile (Mc 4, 1-20) par le Père Michel Quesnel
Chant final " Le semeur est sorti pour semer " par Valentin Bourel
En ce temps-là,
Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer de Galilée.
Une foule très nombreuse se rassembla auprès de lui,
si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit.
Il était sur la mer,
et toute la foule était près de la mer, sur le rivage.
Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles,
et dans son enseignement il leur disait :
« Écoutez ! Voici que le semeur sortit pour semer.
Comme il semait,
du grain est tombé au bord du chemin ;
les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.
Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux,
où il n’avait pas beaucoup de terre ;
il a levé aussitôt,
parce que la terre était peu profonde ;
et lorsque le soleil s’est levé, ce grain a brûlé
et, faute de racines, il a séché.
Du grain est tombé aussi dans les ronces,
les ronces ont poussé, l’ont étouffé,
et il n’a pas donné de fruit.
Mais d’autres grains sont tombés dans la bonne terre ;
ils ont donné du fruit
en poussant et en se développant,
et ils ont produit
trente, soixante, cent, pour un. »
Et Jésus disait :
« Celui qui a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
Quand il resta seul,
ceux qui étaient autour de lui avec les Douze
l’interrogeaient sur les paraboles.
Il leur disait :
« C’est à vous qu’est donné
le mystère du royaume de Dieu ;
mais à ceux qui sont dehors,
tout se présente sous forme de paraboles.
Et ainsi, comme dit le prophète :
Ils auront beau regarder de tous leurs yeux,
ils ne verront pas ;
ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles,
ils ne comprendront pas ;
sinon ils se convertiraient
et recevraient le pardon. »
Il leur dit encore :
« Vous ne saisissez pas cette parabole ?
Alors, comment comprendrez-vous toutes les paraboles ?
Le semeur sème la Parole.
Il y a ceux qui sont au bord du chemin
où la Parole est semée :
quand ils l’entendent,
Satan vient aussitôt
et enlève la Parole semée en eux.
Et de même, il y a ceux qui ont reçu la semence
dans les endroits pierreux :
ceux-là, quand ils entendent la Parole,
ils la reçoivent aussitôt avec joie ;
mais ils n’ont pas en eux de racine,
ce sont les gens d’un moment ;
que vienne la détresse ou la persécution à cause de la Parole,
ils trébuchent aussitôt.
Et il y en a d’autres qui ont reçu la semence dans les ronces :
ceux-ci entendent la Parole,
mais les soucis du monde, la séduction de la richesse
et toutes les autres convoitises
les envahissent et étouffent la Parole,
qui ne donne pas de fruit.
Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre :
ceux-là entendent la Parole, ils l’accueillent,
et ils portent du fruit :
trente, soixante, cent, pour un. »
Source : AELF
Il y a un semeur, il y a une sorte de grain, et il y a des terrains multiples. C’est la première des paraboles adressée par Jésus à une foule d’auditeurs, et elle est suivie d’une explication donnée aux seuls disciples. Les autres, « ceux qui sont dehors », n’ont accès qu’à la parabole elle-même. Mais qui sont-ils, ceux qui sont dehors ?
Dans l’évangile d’hier, la famille de Jésus qui voulait le récupérer était restée dehors. Plus haut dans l’évangile de Marc, nous avons appris que « les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr » (Marc 3, 6). Jésus est donc menacé, comme l’est, à Rome, la communauté chrétienne persécutée par l’empereur Néron au moment où Marc rédige son évangile.
Jésus est donc obligé de tenir deux langages différents : les paraboles adressées à une foule indistincte au sein de laquelle il a certainement des adversaires, et des paroles plus claires destinées à ses disciples.
Le lecteur de Marc est alors conduit à se poser deux niveaux de questions. Premier niveau : quelle sorte de terrain est-il ? Le bord du chemin ? Le sol pierreux ? Un terrain envahi par les épines ? La bonne terre ? Deuxième niveau : quel type d’auditeur est-il ? Un disciple dont Jésus se sent proche ? Un indifférent que cela ne concerne pas ? Un adversaire volontaire ou involontaire qui n’accepte pas le message évangélique ?
Oui, le chemin évangélique est à la fois plein de joie et de rudesse. C’est un chemin d’amour, mais il n’est pas facile d’aimer. Donne-nous, Seigneur Jésus, d’être à la fois un terrain qui accueille ta parole sans la trahir pour la rendre plus soft, et un auditeur bienveillant vis-à-vis de ta personne.
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