« Vous n’appartenez pas au monde, puisque je.." (Jn 15, 18-21)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si le monde a de la haine contre vous,
sachez qu’il en a eu d’abord contre moi.
Si vous apparteniez au monde,
le monde aimerait ce qui est à lui.
Mais vous n’appartenez pas au monde,
puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ;
voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.
Rappelez-vous la parole que je vous ai dite :
un serviteur n’est pas plus grand que son maître.
Si l’on m’a persécuté,
on vous persécutera, vous aussi.
Si l’on a gardé ma parole,
on gardera aussi la vôtre.
Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom,
parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. »

Source : AELF

Méditation    Monique Baujard

Après avoir expliqué combien il est important que les disciples restent en relation avec Lui, avoir insisté sur l’importance de garder ses paroles et partagé sa paix et sa joie, Jésus vient avertir les disciples des conséquences douloureuses de leur choix de le suivre. Jésus va payer de sa vie son amour et sa fidélité à son Père. Bien des disciples du Christ vont connaître le martyr ou des persécutions. Jésus leur rappelle que « Le serviteur n’est pas plus grand que le maître » et qu’ils auront à affronter la haine du monde. Il n’est pas sûr que le texte vise ici la haine du monde païen. Beaucoup de commentateurs pensent qu’il s’agit du refus de certains Juifs d’admettre que Jésus est le Fils de Dieu, ce qui va provoquer une séparation douloureuse entre la jeune communauté chrétienne et la synagogue. La haine s’installe donc entre deux communautés religieuses. A travers les siècles, des guerres fratricides ont également eu lieu entre catholiques et protestants, qui pourtant confessent tous que Jésus est le Fils de Dieu. Les relations œcuméniques se sont heureusement apaisées, mais aujourd’hui il est préoccupant de voir comment les désaccords à l’intérieur de l’Eglise catholique peuvent s’envenimer, y compris sur des questions mineures qui n’ont rien à voir avec la Révélation. Dans tous ces conflits, il y a des personnes qui prétendent détenir la vérité. Pourtant Jésus a dit « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6). Si la Vérité est la personne du Christ, c’est qu’il est impossible de la détenir, nous ne pouvons qu’en témoigner. Et c’est en cela que la vérité est toujours à faire (Jn 3,21). C’est par nos actes que nous témoignons de notre fidélité au Christ. Cette fidélité peut nous conduire à prendre notre distance par rapport aux habitudes de ce monde et devoir supporter l’incompréhension de notre entourage. Mais elle invite aussi à une certaine humilité : personne ne détient à lui tout seule la Vérité.