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Ziad Hilal, témoignage d'un prêtre syrien au cœur du chaos

RCF,  - Modifié le 20 août 2019
VisagesZiad Hilal, témoignage d'un prêtre syrien au cœur du chaos
Alors que l'on parle d'une "résurgence" de Daech en Syrie et en Irak, retrouvez le témoignage du P. Ziad Hilal. Un récit unique et inspirant sur les années de guerre qu'il a vécues en Syrie.
L'Œuvre d'Orient - Père Ziad Hilal, prêtre jésuiteL'Œuvre d'Orient - Père Ziad Hilal, prêtre jésuite

En 2009, le jésuite Ziad Hilal était envoyé à Homs en Syrie pour s'occuper d'éducation. Deux ans plus tard la guerre en Syrie éclatait et pendant toute cette période dramatique le père Hilal est resté au cœur des combats avec la population locale. Il vient de publier, avec François-Xavier Maigre, "Homs , l'espérance obstinée" (éd. Bayard). Il nous raconte cette guerre syrienne qu'il a vécue au quotidien, au plus près des combats mais aussi comme serviteur de paix. Un témoignage unique et inspirant.
 

La guerre en Syrie est-elle finie ? 

En huit ans, 360.000 personnes ont été tuées, 6 millions de personnes déplacées sur le territoire syrien et presque autant ont fui leur pays. Mais la guerre en Syrie n'est pas finie. "On n'a pas encore la paix réelle, il y a toujours des conflits au nord et au sud de la Syrie et dans quelques régions de la Syrie", déclare le Père Ziad Hilal. Il ajoute que sans accord bien défini, "on ne voit pas clair pour l'avenir du pays". 

Guerre de religions ou de pouvoir ? "Je dis que la guerre en Syrie ce n'est pas une guerre de religion, c'est une guerre de pouvoir, pour avoir l'autorité." En Syrie, avant cette guerre, cohabitaient des alaouites, des chiites, des sunnites, des chrétiens de plusieurs Églises... Signe de cette extraordinaire diversité religieuse, rien que dans le cœur de la vieille ville de Homs, en 2011 il y avait 60.000 chrétiens, répartis au sein de quatre archevêchés - grec orthodoxe, syriaque catholique, grec catholique et syriaque orthodoxe - et de différentes Églises : maronite, arménienne, protestante, etc. En 2014, il ne restait que 23 chrétiens. Il y a en a beaucoup qui sont morts, la plupart ont fui un conflit qui était devenu "une guerre farouche et violente".
 

ÉCRIRE SUR LA GUERRE

Ziad Hilal a commencé à écrire en 2018, à la fois pour témoigner et pour tenter d'apaiser un traumatisme. "Ça libère, parce que je ne cache pas que c'était très dur quelques fois d'écrire ces 31 chapitres, c'était pas facile d'aller jusqu'au bout." Né en Syrie en 1973, Ziad Hilal a longtemps vécu entre la France et l'Égypte. Il portait depuis plusieurs années un projet éducatif, qu'il rêvait de réaliser dans son pays quand la guerre a éclaté. Un projet d'éducation spirituelle mais aussi à la paix et à la formation intégrale des jeunes, destiné également aux professeurs des écoles.

En 2009, quand il est revenu en Syrie, aurait-il pu imaginer que la guerre éclaterait ? "Je pensais que les Syriens étaient plus mûrs puisqu'on a vécu plusieurs guerres sanglantes au XXe siècle." L'idée d'écrire sur la guerre est née d'une proposition de l'association L'Œuvre d'Orient en 20136. Mais "à ce moment-là, l'idée n'était pas mûre, la violence était terrible dans la ville". Il y a eu ensuite la mort du père Frans van der Lugt en 2014. "Je me suis dit ça vaut la peine d'écrire quelque chose sur la vie du père Franz, notre martyr." 
 

des Prêtres jésuites à Homs

Dans son livre, Ziad Hilal rend hommage au père Frans van der Lugt. Prêtre jésuite assassiné le 7 avril 2014 qui vivait en Syrie depuis plus de 40 ans. À 70 ans, il était le supérieur de la communauté des jésuites de Homs et des jésuites de Syrie. Il était le seul à avoir fait le choix de rester dans la vieille ville de Homs, avec la communauté chrétienne. Sa cause en béatification a été ouverte en 2019.

Quant à Paolo Dall'Oglio, on reste toujours sans nouvelles de ce prêtre jésuite italien qui avait découvert le monastère abandonné de  Mar Moussa, entre Damas et Homs. Lui qui avait donné sa vie pour le dialogue entre musulmans et entre musulmans et chrétiens, avait été expulsé de Syrie en juin 2012. Mais il avait fait le choix de revenir clandestinement en Syrie, en juillet 2013, pour essayer de rencontrer un des responsables de Daech à Raqqa. 

 

Émission diffusée en mai 2019

 

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