L'animal deviendrait-il la nouvelle cause à défendre? Son bien-être revient sur le devant de la scène. Et les progrès de l'éthologie mettent à mal l'idée d'une suprématie de l’homme.
En mars 2017, un sondage Ifop pour le collectif Animal Politique montrait que le bien-être animal pouvait mobiliser 39% des inscrits sur les listes électorales. Aux élections législatives on a vu surgir le Parti animaliste, proposant mesures contre la corrida ou le gavage, notamment. L'animal deviendrait-il la nouvelle cause à défendre? Le contexte est tout cas favorable aux animaux, si l'on en croit le succès du livre "L'animal est-il l'avenir de l'homme?" (éd. Larousse). Publié sous la direction de Yolaine de La Bigne, il met sérieusement à mal l'idée d'une suprématie de l’homme sur l’animal. Mieux, si l'on en croit les spécialistes qui l'ont écrit, les animaux seraient une planche de salut pour notre humanité menacée.
Est-ce l'animal qui va disparaître? Non, c'est l'homme! "L'animal a une résilience que l'homme n'a pas", explique Yolaine de La Bigne. Déjà parce que l'homme a perdu "une certaine forme d'intelligence". Certes, son intelligence culturelle ou linguistique est forte et s'est même considérablement développée. Au détriment sans doute d'autres formes d'intelligence. La journaliste cite par exemple "celle de l'écologie personnelle: savoir gérer son territoire".
Ces derniers mois, se sont multipliés les scandales liés à des cas de maltraitance animale dans les abattoirs. Des vidéos choc qui ont circulé en boucle sur internet. Parallèlement à cela, grâce aux progrès fulgurants de l'éthologie, la science du comportement animal, on en découvre chaque jour un peu plus sur la faune. "Non le rire n'est pas le propre de l'homme, ni la spiritualité, ni la solidarité", soutient Yolaine de La Bigne, qui cite en exemple des singes que l'on a vu rire, des blaireaux que l'on a vu enterrer un animal mort ou encore des oies adapter leur vol à la faible d'entre elles.
À l'heure du développement des NBIC et du mouvement transhumaniste, l'humanité inquiète a tout intérêt à s'inspirer des animaux pour trouver des solutions à son avenir. À la fois approche philosophique et démarche scientifique, le biomimétisme s'appuie sur le principe que l'on peut s'inspirer de la nature pour résoudre les problèmes qui se posent à l'homme.
C'est aussi l'objet de l’Université d’été de l’animal, du 25 au 27 août 2017, qui a pour vocation de réunir chaque année les meilleurs spécialistes de l’intelligence animale et de communiquer leurs découvertes au grand public.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !