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RCF "La vie volée de Martin Sourire" Christian Chavassieux aux éditions Phébus
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"La vie volée de Martin Sourire" Christian Chavassieux aux éditions Phébus

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 15 avril 2017  -  Modifié le 28 février 2024

La reine Marie-Antoinette a longtemps désespéré d’être grosse. Pour combler son manque d’enfants, elle adopte des orphelins. Comme ce garçon recueilli au bord d’une route qu’elle prénomme Martin. Mutique et solitaire, il gagne très vite une réputation de sauvage. C’est au hameau, près du Petit Trianon, qu’il grandit, vacher d’une ferme modèle où la reine se rêve bergère. Mais est-ce vraiment la place de Martin ?
 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

 
Christian Chavassieux - « La vie volée de Martin Sourire » - Phébus - 21 €
 
Pièces de théâtre, romans, contes pour enfants, scénarios de BD et de films, le Roannais Christian Chavassieux est un boulimique de l’écriture. Son précédent roman aux éditions Phébus « L’affaire des vivants » a reçu en 2016 le Prix Lettres Frontière.
A cinq ans ses joues étaient si roses et si dodues que les femmes ne pouvaient se retenir de les pincer. Elles étaient fendues en permanence d’un étrange sourire, sourire qui bouleversa la reine lorsque le hasard le mit sur sa route. Marie-Antoinette le fit alors monter dans son carrosse et sur le champ l’adopta. Ça tombait bien il était orphelin… et tant pis pour la grand-mère ! Il ne put lui décliner son nom, qu’importe, la reine lui choisira un prénom « Martin » qui deviendra pour l’éternité « Martin Sourire ».
 Il grandira au Petit Trianon avec d’autres gamins que l’Autrichienne en mal d’enfants - son serrurier de mari n’ayant pas encore trouvé la clef - avait aussi adoptés. Peu bavard, mutique même, il finira au cul des vaches. Celles que sa Majesté, en royale fermière, se plaisait à faire brouter aux marches du Palais.
 Et puis le domaine du Petit Trianon le lassera comme son mutisme avait lassé sa bienfaitrice. Recommandé par le premier architecte des bâtiments du roi qui savait que sa « parole rouillée » n’était pas bêtise il passera le mur et découvrira Paris. Le Paris des Etats Généraux et de la Bastille, celui de la Fête de la Fédération ou de la fusillade du Champs de Mars, du petit peuple de la rue du Pied de Bœuf « la plus sale et la plus puante de la capitale » comme celui du « Beauvilliers » le fameux restaurant à la carte « aux cent plats et aux quarante vins » ou encore celui de l’Architecte. « Martin adore le vertige que lui procurent les dessins de l’Architecte».
 Paris, ce sera aussi Marianne, la petite vendeuse de café, son grand amour. Pour Marianne sa langue se déliera. Pour Marianne qui sut dans l’instant que Martin était « une énigme pour tous les autres, sauf pour elle ».
 Plus tard ce sera Valmy, Jemmapes, la Vendée, les colonnes infernales : « Moi, j’étais avec les pires. C’est comme ça. Commandé par les pires, j’ai fait le pire. Je demande pas pardon. J’étais en enfer, s’il y a un autre enfer, je veux bien y aller, ce sera justice, mais je serais surpris qu’il soit pire que le nôtre ».

   

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