Alors que la production de miel en France chute d'année en année, et que nos abeilles sont menacées, le photographe Eric Tourneret pose un nouveau regard sur l'insecte. Après le succès du livre et de l'exposition "Les Routes du Miel" sur les grilles du Jardin du Luxembourg à Paris, en 2015, le photographe Eric Tourneret, avec Sylla de Saint Pierre et Jürgen Tautz, publie "Le génie des abeilles" (éd. Hozhoni). Ses photographies dévoilent l'intimité de la ruche et expriment la "douceur" de l'insecte.
De 32.000 tonnes en 1995 à 18.000 en 2015 à moins de 10.000 en 2016: la production de miel en France ne cesse de chuter. Dès 1996 les apiculteurs français avaient pourtant sonner l'alarme, remettant en cause l'usage du Gaucho, un pesticide de la famille néonicotinoïdes.
Depuis il y a eu d'autres pesticides mis sur le marché, et presque autant de batailles juridiques et controverses entre industriels, laboratoires et apiculteurs. L'ouvrage "Le Génie des abeilles", explique comment les pesticides affectent "le système nerveux central" de l'insecte, ainsi que "la longévité de la reine" et donc la reproduction de l'espèce (page 143).
C'est en 2004, à la faveur du scandale des néonicotinoïdes, qu'Eric Tourneret a pris conscience de ce que serait "un printemps sans le bourdonnement des abeilles". Pour le photographe, "enfant de la campagne", les abeilles "sont reliées à la vie". Une passion est née de cette prise de conscience: autour du monde des abeilles, gravitent des hommes, des métiers, des savoir-faire.
Après sa découverte de l'apiculture en France, Eric Tourneret est parti faire un tour du monde des apiculteurs qu'il a raconté en images dans "Les Routes du miel". Il confie: "Les abeilles m'ont beaucoup appris, les apiculteurs aussi."
Avec "Le Génie des abeilles", le photographe propose une nouvelle approche. Notamment inspirée de sa lecture de "L'étonnante abeille" (éd. De Boeck), de Jürgen Tautz, où "la science rencontre la poésie". Le regard d'Eric se tient au plus près des insectes et au cœur de la colonie. Des portraits en gros plan qui suggèrent que l'on pourrait caresser l'animal.
Pour le photographe, le monde des abeilles est synonyme de "douceur", c'est "un monde féminin". Sans déranger l'intimité de la ruche, il veut "montrer l'essentiel: la tendresse et l'intimité" des insectes. Par ce travail artistique engagé, Eric Tourneret donne de la personnalité à chaque individue de la ruche. Une façon réussie de "toucher le cœur des gens".
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