Carnet de santé

La transplantation cardiaque est relativement banale. L'émission Carnet de santé recueille aujourd'hui le témoignage d'une jeune femme qui, en raison d'une malformation cardiaque, a bénéficié il y a 26 ans, à l'âge de 16 ans, d'une transplantation du coeur et du poumon. Elle nous témoigne de ce que cela a changé dans sa vie.

(émission de septembre 2016 rediffusée)

Le père Thierry Magnin est professeur d’université en physique de la matière et prêtre, actuellement vice-recteur de l’université catholique de Lille chargé des humanités après avoir présidé pendant 8 ans l’université catholique de Lyon. Il présente une réflexion sur la foi au regard des neurosciences, sous-titrée: dialogue sur l’homme vivant. Deux innovations permettent une meilleure analyse des liens entre neuroscience et foi: l’imagerie fonctionnelle
(IRM), qui permet d’analyser le fonctionnement cérébral pendant diverses activités spirituelles, notamment la méditation, et l’épigénétique, qui est l’influence de l’environnement et des comportements sur l’expression des gènes. Il constate une résonance entre l’être humain en biologie et la conception tripartite de l’homme, « corps, âme (psychisme), esprit », développée notamment par Saint Irénée de Lyon. Thierry Magnin montre que l’on peut appliquer la grille de lecture neuro-scientifique au processus de discernement proposé par Saint Ignace dans les Exercices Spirituels. Dans les Evangiles, il montre la pédagogie de Jésus pour amener ceux qu’il rencontre à devenir des « hommes vivants ». La démarche proposée par le père Thierry
Magnin ne cherche en rien à prouver des vérités révélées à travers la science, mais son objectif est d’analyser les résonances entre science et foi.

En mars 2023 ont été rendus publics les conclusions de la convention citoyenne sur la fin de vie. Michel Voisin échange avec le professeur Olivier Jonquet, réanimateur, ancien président du comité d’éthique du CHU, sur ce document. Si la première partie est cohérente: il faut améliorer l’accompagnement de fin de vie en développant les soins palliatifs (tout simplement mettre en pratique la loi Cleys-Léonetti de 2016), la perspective de l’accès de l’aide active à mourir est beaucoup plus problématique, que ce soit par suicide assisté -dans ce cas, le
patient absorbe lui même les drogues létales qui doivent lui être prescrites par le médecin- ou par euthanasie, qui contrevient au serment d’Hippocrate car il serait demandé au médecin de donner la mort. L’expérience des pays qui ont autorisé ces pratiques (dont la Belgique et la Hollande) montre que les garde-fous et mécanismes de contrôle ne sont que théoriques, et que les dérives sont préoccupantes. Pas étonnant que l’immense majorité des médecins et soignants soient opposés à ces perspectives. L’exemple de l’avortement montre que la clause de conscience des soignants est en permanence battue en brèche par les instances politiques, notamment la communauté européenne.

Les soins palliatifs sont le lieu par excellence qui interrogent sur le concept d’autonomie. Le docteur Jean-Pierre Bénézech leur a consacré son activité médicale et propose une réflexion très éclairante en un temps de réflexion sur la fin de vie. L’autonomie est l’un des quatre principes éthiques élaborés après la guerre de 39-45 qui vit, dans les camps de concentration, les pires exactions sur la personne. Ce concept est essentiel quand il s’agit du respect du corps et du consentement requis pour toute thérapeutique. Mais JP Bénézech préfère lui substituer le concept d’étayage, qui permet du passage d’une relation asymétrique à un échange sur un plan d’égalité. Le soignant étaya le malade et réciproquement. Cette approche respectueuse, qui avait cour dans les Hôtel-Dieu du Moyen Age, est essentielle pour éviter les dérives que sont l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie, qui sont deux faces d’une même pièce. Enfin, il faut substituer à l’individu, isolé dans nos sociétés hyper-libérales, la personne, qui s’inscrit dans la relation à l’autre.

Avec Michel Voisin, le docteur Anke Bourgeois passe en revue l’actualité de la vaccination.
Pour la vaccination anti-COVID19, sont analysées les rares complications, en règle peu sévères.
Pour la grippe, le vaccin cible bien les trois types de virus circulants.
Globalement, on constate en France et dans le monde post-COVID ce que l’on qualifie de dette immunitaire, avec deux causes : les mesures de confinement et de protection qui ont fait que les défenses immunitaires ont été moins sollicitées, et le retard souvent pris dans le programme de vaccination.
Chez le nourrisson, deux nouveaux vaccins sont recommandés: contre le rotavirus, agent responsable de la gastro-entérite, qui s’avère très efficace, et celui contre le méningocoque B, bactérie la plus fréquente dans la méningite.
Chez l’adolescent, le vaccin contre le papillomavirus prévient la survenue de divers types de cancers provoqués par ce virus de transmission sexuelle.
Enfin sont discutées les recommandations pour les personnes fragiles, et les sujets âgés.

Un nouveau débat citoyen est organisé pour déterminer si, oui ou non, il faut faire évoluer la loi sur la fin de vie. Sous l’influence d’un lobby, cette thématique revient sur le devant de la scène parlementaire, malgré l’expérience très mitigée de la Belgique. Le professeur Olivier Jonquet
est professeur émérite de réanimation médicale. Il revient sur l’évolution législative des dernières décennies, qui a débouché sur la loi Clays Léonetti de 2016. Plusieurs principes sont une aide à la décision: le consentement du patient, les directives anticipées, le concept
d’obstination déraisonnable, les directives anticipées du patient, la sédation profonde et continue jusqu’au décès. La loi prévoit aussi le développement des soins palliatifs sur l’ensemble du territoire. Tous ces outils sont loin d’être mis en place, notamment les soins palliatifs, et, avant d’aller plus loin, il serait logique de mettre en application la législation existante.

A l’occasion de la sortie de son livre « Le cancer, un combat scientifique et social » aux Editions l’Harmattan, Michel Voisin échange avec le professeur Henri Pujol, chirurgien cancérologue, qui fut directeur du centre anti-cancéreux de Montpellier, et président national de la Ligue contre le cancer. Dans un premier temps, il revient sur sa carrière et commente les avancées dans la prise en charge des patients, avec une moindre place de la chirurgie et
l’émergence de nouvelles thérapeutiques, notamment celles basées sur la génétique. La prise en charge pluridisciplinaire permet la guérison d’un nombre croissant de patients. Il présente ensuite deux de ses engagements: la présidence nationale de la Ligue contre le cancer, avec pendant l’un de ses mandats l’organisation des premiers états généraux des droits des personnes atteintes de cancer, et le plan cancer, lancé par le président Jacques Chirac
pendant son deuxième mandat, et dont il fut le conseiller.

Une nouvelle fois, le débat sur la fin de vie est relancé, avec de puissants lobbies qui poussent depuis des décennies à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Philippe Barthès, après une carrière de cardiologue, s’est engagé dans l’accompagnement des malades, dans le cadre de la fédération JALMALV (Jusqu’à la mort, accompagner la vie). Il échange avec Michel Voisin sur les raisons de cet acharnement à vouloir légiférer, comme pour déléguer à d’autres cette mort, qui nous est personnelle, et qui fait peur au point d’éviter de la nommer. Les lois votées ces dernières années permettent d’assurer une fin de vie le plus souvent sans souffrance, mais les unités de soins palliatifs qui y contribuent sont insuffisamment déployés en France. Les conséquences néfastes de l’euthanasie sont évoquées, notamment la pression psychologique sur les personnes dépendantes, qui craignent d’être une gène pour leurs proches et un poids pour la société; le dévoiement de la fonction médicale: le médecin est fait pour accompagner et soigner, non pour tuer. La mort fait partie de la vie, il est important de la vivre, comme ses autres étapes, de la naissance au grand âge. La spiritualité est incontestablement une aide, qu’elle soit religieuse ou non.

Le docteur Germaine Betty Simon-Douala est franco camerounaise. Elle a fait ses études médicales initiales au Gabon, et est diplômée de santé publique et de nutrition. Dans son ouvrage « Insulinorésistance: l’autre pandémie: repérer et combattre ce tueur silencieux pour rester en bonne santé », elle explique en quoi le surpoids et l’obésité influence le métabolisme des sucres en provoquant une production excessive d’insuline qui, après plusieurs années, favorise l’apparition de multiples pathologies: prédiabète et diabète, mais aussi maladies cardiaques, rénales, digestives, neurologiques... tous les systèmes peuvent être impliqués. Le diagnostic clinique est aisé, par le calcul de l’IMC, index de masse corporelle, et la mesure du périmètre abdominal. Quelques examens biologiques simples le confirment, et la thérapeutique est essentiellement fondée sur la diététique. En conclusion de l’émission, Betty Simon nous livre une belle profession de foi: elle s’est engagée en médecine pour le Seigneur!

Au terme d’une carrière hospitalière de 40 ans dont 15 en tant que responsable de l’unité mobile de soins palliatifs, le docteur Jean-Pierre Bénezech, après plusieurs livres enrichissant la réflexion sur la prise en charge de la fin de vie, nous livre ce qu’il qualifie de "Dernières nouvelles palliatives", ouvrage publié au printemps 2022 aux éditions Sauramps médical. Cet ouvrage est un peu un testament, il est extrêmement riche, au croisement de la médecine et de la philosophie. L’auteur propose plusieurs "Textes palliatifs" interrogeant nos pratiques ou affirmant des convictions. Quelques thématiques abordées: Parole ajustée et silence performatif; la prise en compte du terrain; quand se développe le « distanciel », l’importance de la présence du médecin auprès du patient; l’euthanasie qui substitue au Bon samaritain une approche individuelle et fataliste, l’élan vital, souvent négligé dans les maladies graves, les directives anticipées; qui s’appuient sur la très relative autonomie du patient souffrant de maladie grave. Bénézech va jusqu’à parler de « Pathologie de la vie » qui, après Monod et Changeux, réifie l’homme, au lieu de lui permettre de regarder la vie par le prisme de la poésie, l’art, la spiritualité. Cette réflexion est essentielle alors qu’il est à nouveau question de légiférer pour légaliser le suicide assisté et l’euthanasie.

L’ Association Française des Familles pour le Don d’Organes (AFFDO) est née en 2012 de la volonté de reconnaître et honorer les donneurs au travers de leurs proches, de les sortir de leur isolement, de leur permettre de témoigner, d’un vécu qui leur a singulièrement permis, dans un acte inexprimable, de
transcender la mort. Michel Voisin échange avec son président Gérard Garcia et un membre du conseil des sages de l’association le professeur Jean-Pierre Dedet. Ensemble, ils font un état des lieux. Après la loi de 2017 qui fait de toute personne un donneur potentiel, il y a dans 1/3 des cas un refus des
proches au moment où cette éventualité est proposée; par ailleurs, le nombre de personnes inscrites au fichier des refus augmente régulièrement (800 000 actuellement). Les causes sont analysées, les conséquences sont une augmentation croissante de personnes en attente de greffe, majorée par la
pandémie du COVID. Une des solutions proposée par le « Manifeste pour le don d’organes » publié en 2021 à la suite des Assises nationales du Don d’Organes est une meilleure sensibilisation à la culture du don dans notre société, en ciblant notamment les populations jeunes.
Info: affdo.fr
Manifeste pour le don d’organes: https://blog.france-adot.org/wp-content/uploads/2021/10/Manifeste-Pour-Le-Don-Dorganes-Octobre-2021-2.pdf

Dans toutes les civilisations depuis l’antiquité égyptienne, les médecins ont prêté une attention particulière au sommeil, dont la qualité est garant de bonne santé. Au XVI° siècle, pour le montpelliérain André du Laurens, « le sommeil est l’un des points principaux pour mettre de l’ordre en soi et se
gouverner ». La recherche fondamentale sur le sommeil se développe au XX° siècle dans quelques centres français, dont Montpellier où sont réalisés en 1959 les premiers enregistrements polygraphiques de sommeil pour étudier diverses maladies: l’épilepsie, la schizophrénie, l’insuffisance rénale, l’hyperthyroïdie. En 1971 est créé à Montpellier par le professeur Pierre Passouant le premier centre de médecine du sommeil de France. En 1979 est publiée aux Etats Unis la première classification des troubles du sommeil dont les plus fréquents sont les insomnies, les troubles respiratoires liés au sommeil, l’hypersomnolence et les troubles circadiens du sommeil. A partir de ce
moment, des centres du sommeil se créent partout en France, une société savante est créée, un diplôme universitaire est mis en place et les travaux de recherche se multiplient. La faculté et le CHU de Montpellier, avec le professeur Passouant, et à sa suite le professeur Billiard puis le professeur
Dauvilliers, ont été moteurs dans cette dynamique.

L’Ordre des Médecins a un engagement : être au service des médecins dans l’intérêt du patient. Le Conseil Départemental assure une mission de proximité pour les médecins. Le Conseil de l’Hérault est présidé par le docteur Philippe Cathala, qui est reçu dans l’émission de ce jour. Il précise les diverses compétence de l’Ordre: garantir la déontologie, s’assurer de la compétence des médecins, accompagner et aider les médecins, veiller à la qualité des soins, et conseiller les pouvoirs publics. L’Ordre départemental s’est fortement impliqué dans l’organisation de la prise en charge des patients atteints de COVID, en contribuant notamment à la coordination de la collaboration entre établissements de soins publics et privés et praticiens libéraux.

Il arrive que la vie se termine dès la période néonatale. L’Espace Ethique Occitanie a consacré a ce thème sa séance du 22 Septembre 2021. Anne Lemaitre était l’une des intervenantes. Elle est psychologue dans le service de néonatologie et réanimation néonatale du CHU de Montpellier, et a donc pour mission d’accompagner les parents dans ces évènements dramatiques. Dans son échange avec Michel Voisin, elle insiste sur la temporalité des parents, différente de celle des soignants, et sur le temps psychique, différent du temps des évènements. Elle explique comment mettre en place une relation d’aide s’appuyant sur la capacité de résilience des parents, qui sont parfois amenés à être associés à une décision d’arrêt de soins quand la situation est sans issue pour leur bébé. Une consultation post-décès est proposée systématiquement aux parents, pour faire la relecture des évènements avec quelques semaines de distance. Dans sa conclusion, Anne Lemaitre témoigne du fait que les forces de vie agissent après la mort du bébé, mais que la blessure persiste.
Cette séance de l’Espace de Réflexion Ethique peut être revue au lien:

https://www.ere-occitanie.org/video/video-conference-debat-fin-de-vie-en-perinatalite-comment-apprehender-limpensable/

L’épidémie de COVID-19 a rarement des conséquences infectieuses graves chez les enfantset les adolescents, mais a un impact important sur leur psychisme. Avec Pascale Vidal, psychologue et psychanalyste, et le docteur Joëlle Coron, psychiatre, l’adaptation des enfants et adolescents aux nouvelles contraintes de vie liées au virus est analysée, ainsi que les pathologies psychiatriques: syndrome post-traumatique, stress, dépression, anxiété... Sont évoquées les difficultés liés au port du masque, à la vaccination, au « pass sanitaire ». Cette génération déjà fragile a des difficultés à se projeter dans l’avenir, avec le risque du « à quoi bon... ».

Le Professeur Jean-Pierre Dedet est professeur émérite de maladies parasitaires à la faculté de médecine de Montpellier après avoir dirigé plusieurs instituts Pasteur dans le monde. Dans un ouvrage intitulé « Les épidémies, de la peste noire à la COVID-19 », récemment paru aux éditions DUNOD, il fait une étude historique des grandes épidémies qui ont décimé la population mondiale tout au long de l’histoire, analyse la pandémie actuelle du COVID-19, et propose une réflexion sur que nous disent les épidémies sur elles-mêmes, mais aussi sur l’homme, et comment il y a lieu de gérer leurs émergences futures.

Les étudiants en médecine ont été confrontés ces deux dernières années à deux évènements majeurs: la pandémie de la COVID-19, et une réforme des études médicales.

Les missions de la Pastorale de la Santé ont été impactées par la pandémie de COVID-19, notamment en milieu hospitalier.