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Daniel Mesguich: "le théâtre tel que je l'imagine va mal"
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Daniel Mesguich: "le théâtre tel que je l'imagine va mal"

RCF,  -  Modifié le 11 octobre 2018
On célèbre cette année le 150ème anniversaire de la naissance d’Edmond Rostand, et le centenaire de sa mort. Focus sur le théâtre, dans La Matinale RCF.
Fanny Cohen-Moreau RCF Fanny Cohen-Moreau RCF

Le théâtre, c'est déréalisé

"Quand un comédien entre en scène, le premier pas est fondamental. C’est comme si on entrait dans un autre monde. Il se passe quelque chose, mais cela ne veut pas dire que c’est du trac. C’est à la fois un sentiment de puissance et de fragilité. Il y a du bonheur, le désir d’aller plus loin encore. Il y a aussi la fragilité. On ne sait pas où on va" explique ​Daniel Mesguich, comédien, auteur, metteur en scène, et formateur.

Dans sa carrière, Daniel Mesguich a fréquenté les planches, mais également le grand écran. "C’est un tout autre métier. J’aime l’un et l’autre. Un acteur de cinéma, c’est vrai ce qu’il fait. Au cinéma, tout est vrai. Le théâtre, c’est déréalisé. Si vous avez une chaise au théâtre, ce n’est pas une chaise, c’est un désir de chaise, un manque de chaise, une aspiration à la chaise. Tout est comme ça. Le théâtre dit, cela n’a pas lieu ce que vous voyez" ajoute-t-il.

Le théâtre a toujours été élitaire

À l’heure des écrans, de Netflix, le théâtre sert encore. "Ce n’est pas du différé, et cela ne dit pas que ça a eu lieu. Le théâtre dit : ouvrez-vous à un monde qui n’a pas encore lieu. Je trouve que certaines séries sont difficiles à comprendre, et sont assez élitistes. Mais elles ont tous les avantages de la pub si j’ose dire. Mais elles deviennent populaires. Le théâtre c’est autre chose. Le théâtre a toujours été élitaire. Même le théâtre populaire. C’est son essence. Il est élitaire de nature car il ne peut pas s’adresser à trois milliards de personnes en même temps, il s’adresse à ceux qui sont là. Mais ceux qui sont là sont les représentants de tous les autres, même de ceux qui ne seront jamais là" précise Daniel Mesguich.

Aujourd’hui, le théâtre se porte mal en France. "70% du théâtre ne sont que le succédané de la télé ou autre chose. Je vois des queues entières devant un amuseur plus ou moins vulgaire. Les gens vont là pour passer une bonne soirée, ils consomment et ils rentrent chez eux. Mais je me demande s’il n’y a pas mieux à faire dans la vie. Ensuite il y a une tout petite partie du théâtre qui est snob, refermée sur elle-même, enfoncée dans ses petits credos. Elle est toute aussi commerciale que l’autre, sauf qu’elle est  commerciale en ciblant très étroit. Le théâtre tel que je l’imagine ne se porte pas si bien car les gens consomment plus qu’autre chose" lance le comédien.

Samedi 13 octobre, Daniel Mesguich pourra être écouté à 15h dans l’église de Sainte Marie des Batignolles de Paris, dans une lecture de la Samaritaine, une pièce d’Edmond Rostand. Une pièce créée la même année que Cyrano de Bergerac, pour Sarah Bernhardt.

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