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Descartes, un fou qui disait qu'il pouvait vivre aussi longtemps qu'il voulait
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Descartes, un fou qui disait qu'il pouvait vivre aussi longtemps qu'il voulait

RCF,  -  Modifié le 14 février 2018
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Non, je ne vous parlerai pas de la saint Valentin. Mais de la saint Descartes, René Descartes, héros divinisé, saint laïc et grand homme de la France et des Français. Ne dit-on pas en effet que Descartes, c’est la France ?

Le 11 février 1650, ce héros rendait l’âme. « Il est mort un fou qui disait qu’il pourrait vivre aussi longtemps qu’il voulait », avait titré ce jour-là La Gazette d’Anvers. Folie ? Arrogance ? Rien de tout cela. Ce que Descartes a introduit en philosophie, c’est le panache.

Mais il lui donne un autre nom, celui de « générosité ». Et il est le premier, et à ce jour le seul, à faire de ce terme un concept philosophique, le pilier d’une sagesse, d’une manière de vivre, d’agir et de penser. Mais la générosité cartésienne n’a pas du tout le sens de bonté ou d’altruisme. Et si elle est largesse, c’est avant tout envers soi-même, dans la capacité que l’on a à ne pas mener une vie à l’économie, sans cesse hésitante, ressassant regrets et remords, additionnant actes manqués et occasions perdues.

Une vie généreuse est une vie où jamais la volonté ne fait défaut, non pas au sens de volontarisme, mais au sens d’audace, de bravoure. Même si c’est pour faire le mauvais choix, l’essentiel est de se risquer à vouloir et à décider, en « rejet[ant], dit Descartes, la terre mouvante et le sable pour trouver le roc ». Le roc d’une vie qui ne veut pas à demi.

Car être libre, ce n’est pas faire ce qu’on veut, c’est vouloir ce qu’on fait, c’est signer et contresigner chacun de ses actes, sans piétiner ni regretter, « imitant en ceci les voyageurs, poursuit toujours Descartes, qui, égarés en forêt, ne doivent pas errer en tournoyant tantôt d’un côté tantôt d’un autre, mais marcher toujours le plus droit vers un même côté ». Telle est donc la générosité cartésienne, cette passion que l’on met à arriver quelque part, à refuser d’errer, sans résolution ni conviction.

Oui, Descartes sera toujours ce « cavalier français qui partit d’un si bon pas », cet homme plus soldat qu’intellectuel, pour qui la confiance en soi est une conquête et la liberté une victoire. Je ne sais pas si Descartes, c’est la France, mais c’est assurément la générosité et le panache. Bonne « saint Descartes ».    

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