La mobilisation mondiale des jeunes !

Les jeunes se mobilisent

Ils étaient 25 000 étudiants en grève pour le climat en Allemagne la semaine dernière, 22000 en Suisse, 12 500 élèves ont fait l’école buissonnière à Bruxelles jeudi, Bruxelles où en décembre déjà, 70.000 personnes avaient marché pour le climat avec une très forte mobilisation des mouvements de scoutisme. En Autriche, en Suède, aux Pays-Bas, en Australie, des élèves se mobilisent chaque vendredi, dans la suite du mouvement lancé par Greta Thunberg, cette jeune suédoise qui avait interpelé les dirigeants du monde à Katowice lors de la COP 24.

En Australie, une coalition rassemble plus de 150 000 lycéens et étudiants pour protester contre un grand projet de mine de charbon dans l’Etat de Queensland, mine qui deviendrait la plus grosse de son genre dans l’hémisphère sud. Ces jeunes ont ainsi lancé une mobilisation nationale pour mettre fin à ce projet désastreux pour le climat et réclamer leurs droits à un futur viable.

En France aussi, le mouvement prend. 26 000 étudiants et étudiantes ont signé le manifeste étudiant pour un réveil écologique, s’engageant à ne pas travailler pour des pollueurs. On attend une forte participation à la grande mobilisation internationale lycéenne le vendredi 15 mars prochain.
 

C’EST UN MOUVEMENT DE FOND ?

Sans doute en partie. Cette génération a un statut particulier. C’est à la fois la première à constater directement les effets des dérèglements climatiques et la dernière à avoir encore un peu le pouvoir de changer la donne. Le message est fort : à quoi bon aller en cours si notre climat est détruit et que nous ne pourrons plus vivre correctement ? Il se passe clairement quelque-chose au sein de la jeunesse du monde, cette jeunesse qu’on présente en France comme oisive, égoïste, ne voulant pas s’engager. La jeunesse se retrouve face à un défi immense laissé par la scandaleuse inaction cumulée des générations précédentes.

Les jeunes apportent une nouvelle dynamique, plus radicale, dans la mobilisation climat, mobilisation qui s’amplifie. Les marches pour le climat réunissent à chaque fois bien plus de monde que les gilets jaunes sans en avoir l’écho médiatique et politique. Nous serons encore certainement très nombreux ce dimanche à réclamer un changement de cap politique radical.

Cette invisibilisation de la mobilisation climat est désespérante mais elle est aussi dangereuse. Un jeune militant me disait la semaine dernière : "les gilets jaunes sont écoutés parce qu’ils sont violents. Sans doute que nous ne serons entendus nous aussi que quand nous aurons brûlé le siège de Total". Ce serait évidemment totalement contre-productif mais cela illustre le désarroi et l’incompréhension grandissante d’une partie de la jeunesse face à l’inaction irresponsable des générations précédentes.