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Le malade demande de l'air au nom de l'humanité entière
Présentée par Sr. Véronique Margron PR-20703
L'édito de Sr Véronique Margron
mardi 5 mai 2020 à 7h55
Durée émission : 3 min

© CIRIC
En s'appuyant sur un ouvrage de Jean-Paul Demoule qui vient de paraître, Véronique Margron analyse la progression du confinement dans nos sociétés contemporaines de plus en plus sédentaires.
L’épatante collection "Tracts de crise" de Gallimard, publie un texte de l’archéologue et historien Jean-Paul Demoule, "Le confinement, une suite logique dans l’histoire de l’humanité ?". Pour ce spécialiste de protohistoire, l’enfermement du globe, pour cause de pandémie de Covid-19, était écrit depuis des millénaires. Précisément lorsqu’Homo sapiens, il y a 300.000 ans, ayant colonisé la planète, a tombé l’arc et la machette pour planter des champs et bâtir des villes. Le confinement de l’homme s’accélère avec l’invention de l’agriculture sédentaire, au Néolithique, il y a 10.000 ans, qui fixe la nourriture à portée de main et invente les maisons en dur. Au fil des siècles, la civilisation des chasseurs-cueilleurs, nomades par excellence, a laissé place à celle des "télétravailleurs tertiarisés", entassés dans les habitations que nous occupons désormais en continu depuis un mois et demi.
Le confinement ne serait donc que l’aboutissement d’un monde sédentaire sur une "planète finie", explique Jean-Paul Demoule. Et ce, malgré l’apparente mobilité de la mondialisation. Aujourd’hui, l’énorme majorité de la population de la planète est sédentaire. Jusqu’au confinement actuel, qui montre que beaucoup de nos métiers peuvent se pratiquer en télétravail. Et si habituellement on ne télétravaille pas forcément, reste que nous nous déplaçons confinés dans nos voitures, métro ou train, pour rejoindre un lieu fixe d’où on ne bouge plus de la journée pour beaucoup parmi nous.
Cette situation n'est pas inéluctable, car les sociétés sont ce qu’elles font d’elles-mêmes et la situation mondiale est pour le meilleur et pour le pire le fruit de choix politiques et sociaux de très longues dates. Espérons alors au moins que cela influe véritablement sur les décisions de modèle de sociétés souhaitables autant que possibles. Gardons en mémoire cette parole d’Erri de Luca : "Le malade demande de l’air et de l’aide en son nom et au nom de la planète tout entière." De l’humanité tout entière.
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