Mais enfin, me direz-vous, en Amérique Latine, tout du long du fleuve Amazone, principalement au Brésil, mais aussi en Colombie, Équateur, Bolivie, Venezuela, et Pérou. Immense territoire de plus de 5, 5 millions de km2 qui produit 20 % de l’oxygène de la planète. L’Amazonie, où la terre meurtrie crie.
L’Amazonie, où les pauvres crient aussi, eux les victimes de la prédation de la terre et de ses richesses, comme de l’avidité des hommes.
L’Église en Amazonie, où il faut attendre des mois, voire des années, pour bénéficier d’une eucharistie, offrir le sacrement de réconciliation ou oindre les malades, tant les pasteurs sont rares. Amazonie alors où les communautés chrétiennes crient famine.
Le texte final du synode qui s’est clôturé ce dimanche, en appelle à une Église « amazonienne, samaritaine, incarnée », selon les mots du Pacte des catacombes renouvelé quelques jours plus tôt par une partie des pères synodaux, attachés à faire valoir la voix des plus faibles.
Voilà qui vient nous réjouir profondément.
Mais je reviens à ma question : où est l’Amazonie vraiment.
Car s’il s’agit de penser une Église incarnée, amazonienne et samaritaine, alors l’Amazonie est aussi ici. Il est alors des territoires amazoniens où les pauvres crient et des communautés humaines, chrétiennes, souffrent. Terres rurales que l’Église, dans sa structure habituelle de paroisse, ne parvient plus à habiter. Terre des quartiers « sensibles » où l’implication chrétienne a parfois fondu comme neige au soleil. Terre des périphéries de nos grandes villes, comme les 3000 migrants de la Porte de la Chapelle à Paris, ou encore tant de maisons de personnes âgées ou handicapées…
Alors ce souci et cette volonté d’une Église proche, mêlée à la vie du peuple, une Église à hauteur d’hommes et de femmes, les pieds dans la terre, n’est-elle pas que pour le lointain mais bien pour nous ici aussi. « Cri d’espérance, de l’Église - disait François dans son homélie - que de savoir écouter tous les pauvres », où qu’ils soient.
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