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Notre Dame de Paris: pour Patrick Zachmann, "tout le monde est à ses petits soins"
Présentée par Stéphanie Gallet PR-19440

© RCF
Le 15 avril 2019, Notre Dame de Paris s’embrasait. Quelques mois après, la cathédrale est un chantier entièrement fermé au public. Mais une personne a pu y pénétrer.
Le parvis de la cathédrale Notre Dame de Paris devait rouvrir au public en mars. Ce ne sera pas le cas. Il est évidemment impossible d’y pénétrer à l’heure actuelle. Sauf pour Patrick Zachmann. Ce photographe de l’agence Magnum a pu y entrer dès le mois de juin, et la photographier sous toutes les coutures. L’édifice, ses ruines, les traces de l’incendie, mais aussi tous ceux qui s’agitent en douceur sur le chantier de l’un des plus beaux monuments de la capitale.
"Une émotion énorme"
"J’ai toujours photographié les gens. A Notre Dame, il y a une dimension humaine très importante. C’est une aventure humaine. Mais c’est quand même du patrimoine. Ce travail s’inscrit dans un raisonnement, une recherche sur la mémoire de pierre" explique le photographe qui avait jusqu’alors très peu photographié la cathédrale Notre Dame de Paris, qui représente un "symbole" pour ce parisien.
Patrick Zachmann se rappelle très bien du jour de l’incendie. "Je me suis rendu sur le pont de la Tournelle, au milieu de tous ces gens. J’ai ressenti une émotion énorme. Tous ces gens qui priaient, qui parfois pleuraient. Ça m’a bouleversé. Si je n’avais pas été là, je n’aurai pas fait ce travail. J’ai décidé de le faire car je voulais découvrir ce qu’il y avait à l’intérieur" lance-t-il. Moralité, quelques semaines plus tard, il entre dans la cathédrale en ruines.
Un non-croyant recueilli dans Notre Dame
"Je ne suis pas croyant mais j’étais recueilli. Il y avait un silence impressionnant. Il y avait des gens qui s’agitaient, des ouvriers, des archéologues, mais il y avait ce silence. C’était poignant. Il y avait des débris partout, la croix intacte au fond du chœur" ajoute-t-il, rappelant tout de même que pour pénétrer et photographier Notre Dame de Paris, il a fallu respecter tout un protocole de sécurité, "assez pénible".
"Deux sas, on prend une douche, on enfile une combinaison, un masque, un casque, des gants, des chaussures de sécurité. C’est contraignant. Il faut mettre un plastique autour de l’appareil photo, qui passe lui-aussi sous la douche. C’est compliqué" précise Patrick Zachmann, qui aura réussi, avec ses photos, à faire transparaître une certaine beauté des ruines de l’édifice religieux.
"Tout le monde est à ses petits soins"
Par ses photos, Patrick Zachmann a aussi voulu rendre hommage aux personnes qui travaillent à la restauration de l’édifice. "On sent chez eux une vraie motivation. Ce sont des équilibristes. Ce sont des voltigeurs. C’est vertigineux. Il y a beaucoup de bout en train avec eux. Ils sont drôles, car ils ont conscience qu’ils font partie d’une œuvre d’histoire. Ils font l’histoire. C’est assez extraordinaire, d’autant plus qu’ils travaillent dans des conditions très difficiles" témoigne-t-il.
Aujourd’hui, Patrick Zachmann y retourne régulièrement. A force de la regarder, de la photographier, le photographe a appris que "malgré tout ce qui lui arrive, il y a quelque chose d’immuable. C’est pour cela que ça a touché tant de monde. C’est un symbole, un repère. Et comme aujourd’hui nous manquons un peu de repères, celui-ci est très important. Le côté positif de cette tragédie, c’est que tout le monde est à ses petits soins".
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