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Pourquoi l'écologie ne doit surtout pas être une religion

RCF,  - Modifié le 29 juin 2020
Le mouvement écologique est assimilé à une religion, faut-il en attendre des miracles ?

Voilà quelque temps déjà que certains assimilent – pour le critiquer ou non – le mouvement écologique à une religion. Les premiers à l’avoir fait, ce sont des économistes climatosceptiques américains, pour contester le «â€¯sérieux » des arguments. Plus récemment, Jérôme Fourquet a relancé le débat en France. Dans son livre  l’Archipel français  (Seuil) il analyse le déclin de ce qu’il appelle la «â€¯matrice catholique en France », qui a permis de structurer la société française. Il se demande si l’on n’assiste pas à l’émergence d’une nouvelle matrice, dans notre pays, autour de l’écologie.

L’écologie qui prend la place du christianisme: la démonstration est tentante ! À cette rentrée de septembre, devant l’empressement tout neuf d’Emmanuel Macron à prendre des mesures écologiques, certains éditorialistes ont repris sa thèse, affirmant que l’écologie était désormais la nouvelle religion du gouvernement.

Alors c’est vrai que le parallélisme est troublant. Certes, tout militantisme comporte une forme de ferveur dans des convictions. Mais avec l’écologie, cela va plus loin. Sans doute parce que l’écologie implique aussi de changer de vie, d’adopter un comportement personnel différent, de respecter une forme de cohérence entre vie privée et convictions. Les références sont religieuses : on «â€¯sanctuarise » un espace, on va vers «â€¯l’apocalypse », on entrevoit une fin du monde, comme le montre le succès de la collapsologie, et on parle encore de «â€¯conversion » écologique. L’écologie met d’ailleurs en avant des figures prophétiques, comme Greta Thunberg, devenue pour certain une sorte de Jeanne d’Arc des temps modernes.

Sauf que l’écologie est un mouvement qui s’appuie sur des données scientifiques. Des données qui montrent, chiffres à l’appui, la nécessité urgente de recentrer, de rééquilibrer, de modifier l’actuel écosystème humain. Et qui permettent aussi de mesurer l’ampleur de déséquilibres, et d’évaluer les mesures à prendre. Pas de «â€¯miracles » à attendre, justement, en écologie, aucun unanimisme à espérer : on sait bien que toute mesure fera des perdants, avec des contradictions à assumer, des priorités à fixer.

Il y a là un vrai danger pour l’écologie. En puisant à l’excès dans le référentiel religieux, elle quitte l’univers politique et risque de tomber dans la pensée magique. Cependant, pour répondre aux immenses défis de notre époque, la pensée magique ne sera d’aucun secours.

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